Participants : Cécile, Louison, David et Damien
TPST : 5h
La sortie étant prévue cool (6/7h), on se donne rendez-vous à 7h50 à la gare avec Cécile et Louison. David doit nous rejoindre une heure plus tard chez Manu. Seulement, à 8h10, je reçois un appel de Cécile… Je n’ai pas entendu mon réveil ! La journée démarre donc en mode course. 20 minutes pour tout jeter dans le sac, monter dans la voiture et récupérer les filles, avec un lot de vannes inévitables. On doit encore passer au local pour prendre une corde de 50 mètres, une quinzaine d’amarrages et un bidon étanche (même pas utilisé au final). Au pas de course, on saute dans la voiture. A cause du retard, on croise ceux qui attendent pour la sortie canyon. On part enfin du local avec… 30 minutes de retard sur le planning ! On croirait des touristes.
On arrive chez Manu. On doit prendre le matos individuel manquant, les kits, le point chaud, la pharma, une petite corde de 15 mètres. La grotte est normalement équipée en fixe, mais les deux cordes nous permettront de l’équiper entièrement si ce n’est pas le cas. Après une optimisation du coffre et une visite éclair de Manu en slip, on part pour le Creux de la Cavale avec… 1h de retard. Il va vraiment falloir penser à désactiver le mode touriste.
Nous voilà à La Féclaz. Il ne reste plus qu’à suivre le bout de carte IGN trouvé sur Internet (http://congres08.pagesperso-orange.fr/Activites.htm) et le plan de Manu, fait à main levée, que j’ai soigneusement laissé dans le coffre. Après la sortie de La Féclaz, premier parking à droite, première hésitation, premier stop. On sort le plan de Manu, on continue, deuxième parking à droite « c’est celui-là ou pas ? ». Le temps de se poser la question, que tout le monde donne son avis et nous voilà arrivés à proximité du Revard (le sommet avoisinant). Demi-tour les gars !
Au parking, c’est préparation express pour rattraper le retard… Ou pas. Les filles sont assez efficaces, mais le dernier, c’est David qui optimise le rangement de son kit. On ne lui dit rien : il ne faut pas se fâcher, c’est lui qui a la bouffe ! On se met tranquillement en route sur les pistes de ski fond, en suivant de près le plan de Manu (pas du tout à l’échelle comme Cécile le pensait 😉 ). Après le parking, c’est : tout droit, à droite puis à gauche. Rubalise orange à droite et vielle corde qui file dans un trou. On enfile le haut des combis néoprène, on termine de s’équiper et c’est parti.
On rentre à 12h sous terre, plus d’une heure de retard sur le planning. Corde glissante de 3 mètres pour l’accès au trou, terrain complètement instable (il ne fait pas bon l’acheter celui-là) jusqu’aux gros barreaux qui empêchent la caillasse de boucher l’entrée. On passe entre les barreaux, on quitte rapidement le sol caillouteux et boueux de l’entrée. Maintenant, ça ressemble à une vraie galerie. Premier gros rocher au milieu de la galerie, ça passe à gauche, ça passe à droite, je décide de passer au-dessus. Je dois alors redescendre dans un petit trou entre le rocher et le bord de la galerie, facile si mon pantin n’avait pas servi de coinceur. Je me retrouve alors bloqué entre les parois, avec mon kit « rescue » sur le dos et mon pantin, à ma ceinture, coincé dans une fissure qui me retient pendu, les pieds 20 cm au-dessus du sol… J’ai peut-être vraiment le gène du touriste. Au bout de 5 minutes, avec l’aide de David et Cécile, je finis par retoucher le sol.
Premiers « vrais » obstacles, escalade de 5 m, désescalade de 5 m et puits de 20 m. Tout est équipé comme prévu. Je remonte la corde du puits pour vérifier son état. Elle n’a pas la moindre tonche. On équipe quand même en double avec un beau nœud de fusion -enseigné par Manu- et deux mousquetons. Pas de question sur les points d’ancrage, tout est broché. Je descends en premier sur la corde neuve, c’est moi qui ai fait le nœud. Louison replacera une des oreilles pour améliorer le fonctionnement simultané des deux cordes. On continue avec un ramping assez bas et bien humide, on arrive au puits de 9 mètres. On n’équipe pas en double, on garde la petite corde avec nous.
Par une galerie assez basse, on trouve enfin l’actif. On marche à partir de là les pieds dans l’eau, on mémorise bien les différents affluents (on regarde le topo toutes les 5 minutes). On continue à bonne allure. Ça devient de plus en plus haut mais toujours avec la même largeur. Une première corde monte au plafond, mais ce n’est pas notre itinéraire. Quelques rochers à enjamber par moment, sinon on marche sur le fond de la rivière calcifié avec des formes super classes. A la jonction avec l’affluent du Larzac, on trouve l’inscription « LAR » en noir sur le mur. Ca permet d’être sûrs de notre position, on est à -100. La suite se compose de grandes salles plus ou moins éboulées. On croise une autre corde en rive gauche. Arrivés à l’affluent des topographes, on est à -150. Un peu plus loin, on retrouve l’affluent du Papagos, par lequel on arrive lorsque l’on fait la traversée Garde – Cavale.
A partir de là, le débit est un peu plus important, et ça commence à devenir un peu plus aquatique. On trouve notamment des passages où une « belle » via corda nous tend les bras parce qu’en dessous, il y pas mal d’eau. Mais David ne l’entend pas comme ça, il est le premier à se mettre dans l’eau, un bon mètre de profondeur. Ca ralentit le rythme et on profite de la galerie plus large et plus haute qu’avant les grandes salles, toujours aussi calcifiée. On ressort de l’eau pour y rentrer un peu plus loin dans une voute très mouillante, d’une vingtaine de mètres. On a de l’eau jusque sous la poitrine et, au milieu nous attend une marmite en embuscade, cachée par la couleur de l’eau. David, en tête, y tombe jusqu’au cou, derrière Louison et Cécile l’évitent de justesse. N’ayant pas vu la baignade de David, j’y tombe aussi. A la sortie de cette « piscine », sur notre gauche, un affluent ensablé et à peu près sec nous servira de coin pour manger. On y laisse la corde de 15 mètres, le kit de bouffe, etc. On ne garde que le kit « rescue » avec le point chaud et la pharma.
On finit par arriver à ce que l’on pense être le siphon terminal. David et les filles vont dans l’eau, ils en ont jusqu’aux hanches. L’eau est recouverte de bulles d’air apparues lors de la dernière crue. Vue la quantité, on peut penser qu’elle était récente. Personne ne voit vraiment de suite. J’y vais à mon tour pour faire une petite vidéo. Je me laisse guider par ma curiosité et, sur un côté de notre « siphon », je trouve une suite. Ça remonte légèrement. Sur la gauche on laisse un siphon suspendu, sur la droite ça continue encore. La suite se constitue de petites escalades délicates, toujours dans l’actif, et d’une baignade (jusqu’aux hanches cette fois). Après quelques « nan mais faut pourvoir remonter après les gars » de Cécile sur les précédentes désescalades, on arrive sur une désescalade qui fait cette fois au moins 5 mètres, bien évasée et bien glissante. On cherche chacun notre tour un spit, une lunule, une broche, une concrétion… Rien à faire. On se croirait en explo. Ça fait 2h30 qu’on est sous terre.
Remontés rapidement du fond, poussés par la faim, le froid et la grande humidité de nos combis, on fait enfin la pause casse-croute. On prend moins de 30 minutes pour manger, le sable est quand même bien humide. Après deux petits thés qui ne changeront pas grand-chose à notre température corporelle, on repart pour la sortie. « Malheureusement » dès que l’on repart de notre pause, on doit franchir la piscine. Chacun a envie de faire vite sans tomber pour autant dans la marmite au milieu du passage. On ne voit pas nos pieds, le plafond et les bords sont complètements lisses. David est devant, il passe sans problème. Derrière lui, Cécile, moi puis Louison. Au niveau de la marmite, on se retrouve un peu près tous les trois et là, Cécile crie « OH NON ! » en une vrille rapide elle se retrouve face à moi, elle est en train de s’enfoncer dans l’eau. Avec un regard de chat perdu rempli de désespoir, elle s’accroche à moi comme si j’allais inventer instantanément un bac sur lequel nous retenir tous les deux. J’ai déjà du mal à être stable, le plafond est parfaitement lisse… évidemment on finit au fond de la marmite tous les deux. Elle a dû se dire « tant qu’à être mouillée autant pas être la seule » ! Bref, on sort de cette piscine plus ou moins mouillés mais tous frigorifiés. Ayant bien ça en tête, je passe devant pour donner du rythme afin qu’on se réchauffe tous.
Les galeries que l’on suit nous permettraient presque de courir. Avec les combis néoprène, la fatigue vient plus vite, mais la chaleur aussi. Le rythme que je mets -et que les autres suivent sans problème- permet de se réchauffer assez vite. On fait rapidement une pause. On est tous contents d’être là. On boit un coup, le temps d’une hésitation pour l’exploration d’un affluent, et on repart. David est un peu fatigué de son raid de la veille (d’à peine 50 bornes). On repart plus tranquillement. Plusieurs affluents se jettent dans cette rivière, à plusieurs reprises on se check tous pour être sûrs de la direction à prendre. Pour la dernière hésitation, ce n’est pas la galerie la plus large à prendre, c’est celle de droite, un peu en hauteur. Mais sur le coup, on n’est pas sûrs. David part devant « là je crois que je suis complètement en train d’explorer une désobstruction… ». C’est bien une désobstruction, qui précède le puits de 9 mètres, « ah en fait non c’est bon » .
On remonte le P9, le P20. On déséquipe notre corde du P20. Escalade de 5m, descente de 5m. On remonte l’éboulis terreux de l’entrée. On passe les gros barreaux métalliques. On voit le jour. David tente de me tuer avec deux chutes de cailloux. La corde glissante finale et on est dehors ! Un petit peu plus que 5h sous terre. Ce n’est pas énorme, par contre on n’a pas acheté du terrain ;).
On retrouve la chaleur et le soleil. On a tous le sourire aux lèvres avec cette jolie sortie. On retourne tranquillement à la voiture en profitant des bonnes odeurs de pin. On est content de se changer pour se mettre au sec. Sauf Louison « ah ben non moi je suis complètement sèche sous ma combi, pas vous ? ». Ah ah ah, pas du tout non ! Ensuite on décolle. On trouve un petit bar dans la descente vers Chambéry, de quoi se prendre un petit saucisson au beaufort avec le demi qui va bien. On passe chez Manu lui rendre le matos (attention c’est la même personne qui parle « Alors c’était bien ? Ouais ? Cool ! Cassez-vous ! Vous avez vu le caillou que j’ai ramené du Tessin ? La sortie c’est là-bas je vous dis ! Vous n’êtes pas allés jusqu’au fond ? Je sais pas j’y suis jamais allé. Cassez-vous ! » on a fini par partir ^_^).
Suite à cette sortie, on retiendra que prendre du thé qui a du goût c’est mieux (!), et le sucre aussi c’est cool, surtout quand on ne l’oublie pas chez soi… Lorsque l’on n’a que le pantalon Néoprène, si l’on mouille les épaules on est frigorifié !
Merci à Cécile, Lousion, David et… Manu,
Damien