Bivouac naturiste à Vallier


En cette splendide matiné du 1er mai, face à un soleil aveuglant et une température digne des plus terribles canicules, la commission spéléo prit les mesures qui s’imposaient : à poil sous terre et qu’ça saute !

Ah ? On me dit dans l’oreillette qu’il fallait garder certaines informations confidentielles…

Les réjouissances ont eu lieu tout le week-end, à la grotte Vallier, au-dessus de Seyssin, au pied du Moucherotte. Partant pour enlever le bas, ont répondu présent : Sylvain, Eloane, Julian, Grégoire, Clément, Julien et moi-même, votre serviteur. Le tout sous la houlette de Charlie, notre gourou BE avec en guest star Thomas et Romain.

Après une préparation minutieuse des kits à l’abri d’une avancée de toit providentielle et un empilement savant de crème dessert rectangulaires dans des kits circulaires, tout ce beau monde s’achemine jusqu’au monumental porche d’entrée. 1h30 de marche dans des sentiers toujours plus pentus sous un soleil de plomb, il était temps qu’on arrive. Heureusement, il y a de l’ombre !

Hop hop, on passe nos tenues de soirée : combi seyante, baudart moulant (“… encore un peu, oui, mais serre plus, je te dis…”), botte Baudou (“Avec Baudou, je reste debout sans gadoue !”), chausson néoprène, torse version holster (“La classe!”), et bien sûr, le casque !

Cassant notre folie des grandeurs, une étroiture à virage nous matraque les coudes et les genoux moins de 3 min après être entré.e.s. C’est parti pour la descente ! Il y a en a pour tous les goûts : verticales, progression dans les blocs, main courante, passage bas, passage très bas, passage très très – c’est bon, on a compris… Tous les intéressé.e.s s’initient à l’équipement avec l’aide et sous la supervision de Charlie. Ça progresse carrément bien, dans un bel esprit d’é-kit-pe. Au détour du P8 démarre le premier sommet de la rhétorique sur les nœuds qui nous tiendra jusqu’au retour.

Une huitre !!

La boite aux lettres ! On y passe… à deux ?

Nous croisons une splendide marmite de géant, une chauve-souris duveteuse  puis, brusquement, un espace plat avec une fontaine qui fait floc floc : le Bivouac ! Il est 18h, c’est l’heure de l’apéro. Grégoire coupe minutieusement des (petits) carrés de comté à l’aide de son opinel n°10, Julian met en perce un premier saucisson. Rassassié.e.s, réchauffé.e.s ou presque, nous partons pour la boucle des Caraïbes.

On nous a vendu du rêve, il y en aura : des tunnels d’aragonite, des étoiles de calcites, des huîtres, une ammonite, encore de l’aragonite plus-blanche-plus-belle-tu-meurs, un siphon d’un bleu limpide à la température tropicale. Comme disait Clément, si l’eau est liquide, c’est qu’elle est pas froide ! Soit. A poil, donc.

Les courageux partent en slip, bottés et casqués, vers le siphon. Les moins téméraires ou les plus intelligents selon les versions gardent les vêtements au chaud et suivent à une distance respectable. Après quelques tergiversations d’usage, Eloane se jette dans l’eau. Les autres suivent. S’élèvent divers cris et éructations qu’il ne vaut mieux pas reproduire ici.

Arrêt sur image. “Attendez, est la serviette ?”

Fringues remises et circulation sanguine boostée, nous repartons boucler cette boucle caraïbesque. L’aragonite est toujours aussi blanche et aussi belle. Des fistuleuses se sont mêlées à la danse, des drapés de qualité et des chemins creusés comme de mini-gours. Tout le monde est gaga. Pour calmer l’excitation montante, on croise également des vasques remplies de boue aspect ca-tient-mais-en-fait-tu-t’enfonce jusqu’aux-genoux. Charmant.

 

Retour au bivouac, c’est pas trop tôt, certain.e.s commençaient à fatiguer. Le plan d’attaque est simple : chauffer de l’eau, remplir des portions de riz simili lyophilisées, bouffer, choper du comté et du sauc’ quand il passe devant toi, faire descendre le tout avec du pastis arrosé au thé ou l’inverse. “Les crèmes dessert, émet Julian, c’est pour maintenant ou le petit dej’ ?” Epineuse question. Combien y a t-il de crèmes desserts, pour commencer ?

Il est 2h du matin, on monte le bivouac sous les directives de Thomas, on étend des matelas version tétris puis dodo KO. Certains ont encore oublié leur boule Quies….Manque de pot, je ronfle toujours, et je ne suis pas la seule !

Après une nuit aux ressentis variés, un petit-déjeuner avec crèmes dessert dans le duvet et un remballage efficace, on est parti pour la remontée. Thomas et Romain nous quittent pour être à l’heure pour le déjeuner. Ils emportent l’ultime crème dessert, l’heure est grave. Après l’équipement, vient le déséquipement. Le sommet de la rhétorique des nœuds reprend.

Le Bivouac : étroit mais pas confortable

Nous remontons vaille que vaille jusqu’à la surface (purée d’étroiture à virage de m******************). La grotte, particulièrement attachée à Grégoire, tente un harponnage en règle lors du passage de la boîte aux lettres. Grégoire se débat vaille que vaille, monte sur les épaules de Julien, jure tout ce qu’il sait, puis parvient finalement à s’extraire des griffes perfides de cette sournoise boite aux lettres. On a bien cru qu’on allait devoir le laisser. Et voilà, 25h après être entré.e.s sous terre, la surface ! Incroyable, on voit à plus de 10 m – et sans frontale !

Julien explique à Grégoire la taille optimale du carré de comté pendant que Julian cherche désespérément la dernière crème dessert. On est parti pour la descente ! Et sans les gouttes d’eau cette fois-ci ! Pardon, le soleil de plomb.

A bientôt pour de nouvelles aventures !

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