Le samedi 1er décembre à 7h00, 9 Gucemiens se sont réunis dans leur plus beau local pour chausser les crampons, avec pour objectif la pointe du sifflet. Une fois les premiers réglages effectués et le matériel distribué, les 9 neufs compagnons sautèrent dans le minibus en direction de Prabert.
Le voyage fut l’occasion de faire l’état des lieux de l’expérience de chacun. Les trois bénévoles auront du boulot car leurs six élèves se répartissent du niveau novice-débutant à expert-débutant. C’était donc un groupe assez homogène même si deux apprentis alpinistes étaient en recherche d’autonomie alors que les quatre autres étaient plus dans une démarche de découverte de l’activité.
Arrivés au parking de Prabert (1300m), l’ambiance hivernale était déjà bien là, avec un enneigement déjà conséquent pour cette altitude, qui fait chaud au cœur en ce début de saison !
Un test Arva et en route ! La première partie de la marche d’approche se passe sans encombres, quelques skieurs nous dépassent mais nous progressons bien dans une neige plutôt tassée par ces amateurs de glisse et autres raquettistes.
Arrivés au habert d’aiguebelle (1700m environ), tout se complique : l’itinéraire des skieurs continue vers la cime de la Jasse et d’autres itinéraires main gauche alors que nous visons plutôt le pas de la coche (1990m, mais nous bifurquons avant). La neige n’est donc plus tassée et il faut donc tracer notre chemin. La sortie d’alpi s’est alors transformée en cours de natation : l’art subtil de la brasse nous fut instruit, les ouvreurs y brûlant quelques centaines de calories. Ce travail épuisant nous coûta au moins une heure par rapport à des conditions de neige plus tassée.
Ça y est nous y sommes ! Dans le cirque dominé par la pointe du sifflet, une belle face nord où le soleil nous narguera sur le versant opposé, nous pouvons contempler le joli couloir bien raide qui nous mènera à l’arrête. La neige offrant une bonne accroche et nous permettant d’amortir une chute, il n’est pas nécessaire de s’encorder et de chausser les crampons. A mesure que la pente se raidit, « l’ambiance » se fait de plus en plus présente.
Un petit ressaut rocheux oblige certains à s’équiper, non sans difficultés, pas évident de jouer au flamant rose dans cette pente ! L’amorti de la neige et l’utilisation du piolet donnent confiance à l’ensemble du groupe. Même si l’installation de deux relais coûtent un peu de temps, la montée se passe sans encombres.
Arrivés sur l’arrête, le coup d’œil sur le massif de la chartreuse et surtout sur le couloir emprunté valent le coup ! C’est vraiment chouette. On s’encorde par trois, un bénévole-alpi ouvrant chaque cordée, l’occasion pour certains de découvrir certains aspects de cette technique de progression.
Les ouvreurs tentent de progresser sur l’arête mais les conditions d’enneigement rendent cette progression difficile : la neige suffit à couvrir les prises et éventuels points d’ancrages mais n’est pas suffisante pour offrir une véritable course sur neige. Par manque de temps (13h30-14h sur l’arrête) et surtout par sagesse, la décision est prise de rebrousser chemin. Une cordée seulement prendra le temps de s’engouffrer dans un petit couloir engagé et technique pour gravir une petite pointe de l’arrête du sifflet.
Tout n’est pas perdu ! L’encordement sera plus qu’utile dans la redescente, la progression corde tendue assure nos pas et on apprend comment rattraper un copain qui chuterait dans une telle pente. Quelques pas de désescalade au piolet-crampons et nous voilà revenu en bas du couloir, c’est impressionnant de voir les derniers s’engager dans une telle descente !!
Un dernier coup de brasse et de luge nous permet de rejoindre notre point de départ.
En résumé : on s’est pris un but mais on a appris plein de choses, il y avait déjà un peu d’ambiance, les conseils des trois vétérans gucemiens étaient tops. Vivement la prochaine course !
Eddy
Beau résumé, avec un ami on a fait l’approche à ski (plus efficace qu’à pied!) mais on était tard et on a vu la quantité de poudre et que ça brassait bcp…