Journée Spéléo aux Saints de Glace 1


Traversée trou qui souffle vers Saint de Glace

Samedi matin, 8h à la perm’ du Gucem. Tout le monde se retrouve pour une journée de spéléo qui s’annonce dantesque : deux équipes, une d’autonomes avec les habitués Thom, Benoît, Océ, Will, Mathoche (donc moi, en fait) et moins habitués Kira et Solveig, un groupe de 8 débutants encadrés par Manu et Romain.

L’objectif de la première est de faire la traversée trou qui souffle saint de glace à la mode rappelable, en profitant des cordes de remonté de la seconde équipe qui fait un aller-retour jusqu’à la galerie des marmites depuis les saints de glace.

Tout ce petit monde monte jusqu’à Méaudre et le départ est enfin donné, nous entrons dans le trou qui souffle vers 10h, 10:30 pour glisser sur la glace qui c’est formé dans le premier puits. Heureusement, il fait plus chaud sous terre !

On progresse plus ou moins rapidement dans les premiers ressauts et méandres pour atteindre une série de puits avant de rejoindre la galerie de la condensation. On continue jusqu’au laminoir bassine : un ramping pas très agréable avec quelques flaques de temps en temps pour bien nous faire les abdos (ça n’a pas suffit, au sortir des flaques nous avions tous au moins les avant bras trempés), et quelques étroitures plus sévères, forçant certains à quitter baudard et à se contorsionner pour réussir à enfin passer, à force de pousser !

On peut enfin se redresser et attaquer le méandre François. Il commence à faire faim, les premiers signes de fatigue se font sentir, et les fruits secs en tout genre circulent dès que possible. La main courante en montagne russe nous incite à soit feinter et utiliser la main courante à son plus fort potentiel de tyrolienne, ou à jouer aux grosses brutes en tirant bien fort sur les bras, selon les caractères. On peut enfin se poser véritablement et manger chaud, en tentant d’oublier les manches et/ou chaussettes humides.

Nous repartons ragaillardis vers la conciergerie, pour retrouver le grand Manitou venu à notre rencontre. On cavale et on avale la distance qui nous sépare du second groupe : Galerie des marmites magnifique (mais pas une pause pour prendre des photos), galerie François, salle du soupirail, salle Hydrokarst et enfin nous rejoignons le reste de la troupe à la première remontée sur corde.

Là, un choc des pédagogies s’engage en même temps que les débutants sur les cordes : les pauvres lâchés dans un environnement hostile doivent également écouter les conseils lancés à la volée, de concert et en canon des habitués. Et bien le résultat n’est pas fameux pour les pédagogues ! Au final, nous prenons le pli et lançons des conseils chacun notre tour, et tout le monde reprend la remonté, les derniers (Benoît, donc, avec quelques mules pour récupérer les kits de corde) déséquipant derrière eux.

On remonte quelques puits bien arrosés tout de même, et on en demandait pas tant. Quelques ressauts se laissent facilement passer dessus également. La fatigue s’accentue chez Will, qui nous suit tout de même vaillamment. Pour motiver les troupes, pour donner le bon tempo aux remontés, mais surtout lassée que mes compagnons ne connaissent pas les paroles, je finis par mettre un peu de musique. Terre brulée aux vents des landes de pierre, tu prends ta douche en remontant les puits c’est trop d’enfer ça te laisse de glace.

Les kits circulent pendant la remonté, et pendant que Thom déséquipe la dernière tête de puits supposée, je pars en amont pour vérifier qu’il n’y en a effectivement pas d’autre, le dernier kit étant presque rempli ras-la-gueule. Avant que je ne m’en aperçoive, je suis dehors, dans un câlin de victoire avec Will, alors que Manu me demande où est Thom. Putain j’avais oublié. Benoît s’enfonce tête la première dans le trou, je le rattrape in extremis pour au moins garder son kit.

In fine, il est 20h, tout le monde est sorti, et nous rentrons au parking. Je note une kangoo sur le chemin normalement fermé, mais toute à ma conversation avec Will je ne m’en formalise pas, et je retrouve bien vite des affaires sèches. Nous trions le matos, rangeons les voitures et le départ est donné pour Grenoble.

Saints de Glace

par Romain

Rendez-vous à 8h au club, avec les autonomes et Manu !

On récupère du matos, le bus, deux voiture, et c’est parti direction Méaudre. Il a neigé, on est bien prudent et on arrive finalement au “parking”.

Il fait -5°C. Alors Manu distribue le matériel, on range la bouffe, on s’équipe et on part viiiiite sous terre. On laisse les autonomes rentrer par le Trou qui souffle. On marche encore un peu et on rentre dans la cavité à 10h30. Après une dizaine de mètres, on arrive directement dans un petite salle. On s’arrête là dans un premier temps. Il fait 8°C. Un peu plus chaud que dehors pour que Manu fasse le briefing général de la journée !

La cavité consiste en quelques puits, puis un long méandre, un grand toboggan et enfin la salle Hydrokarst (en gros hein !). On attaque les puits. Manu équipe tout à double. Je suis en haut des puits pour installer les descendeurs, faire clefs etc. Notre petite équipe progresse tranquillement jusqu’au Méandre. Les participants sont de plus en plus autonomes et installent maintenant leurs descendeurs tous seuls ! Au bout d’un moment, on est rejoints par un collègue de Manu et son fils (10 ans, et il avance très vite !!). Ils ont discuté avec Manu cette semaine. Il doivent descendre sur nos cordes, et remonter avant nous. Un autre collègue est derrière avec deux débutants.

On termine notre descente en arrivant dans la fameuse salle Hydrokarst ! Quel beau volume ! Et qu’est ce qu’il est beau ce puits qui part du sommet de la salle ! On ne s’arrête pas au fond, on remonte un peu et on installe notre tente dans un petite galerie au bord du chemin. Quelques instants plus tard,le collègue de Manu et ses deux potes arrivent à Hydro. Ils passent nous voir. On a fini de manger, on leur paie un café ! Et puis on s’y remet. Le point chaud est vite plié. On continue d’avancer et on part à la rencontre des autonomes. On devrait pas trop tarder à rejoindre les autonomes. On passe par une superbe galerie de marmites. Au bout de cette galerie, Manu part tout seul retrouver les autonomes (qui ne devraient plus être loin) pendant que je ramène tranquillement le groupe vers notre ancien point chaud, qu’on remontera si on a froid ! Finalement on va jusqu’à Hydrokarst et on a pas le temps de se retourner que plein de lampes arrivent en nous éclairant ! Ce sont les autonomes que Manu a rejoints au bout de quelques minutes seulement. Il est 17h, on discute 5 min. Visiblement, ce fut étroit et mouillé !

On est alors 17 sous terre ! Quel groupe ! On briefe les participants sur la remonté sur corde et c’est parti. On enchaîne les puits et les méandre. Les autonomes déséquipent et nous donne un petit coup de main pour gérer les remontés des participants qui apprennent aussi très vite dans ce sens là !

On sort à 19h30. Il ne fait pas plus chaud dehors que ce matin ! Alors on se dépêche de retourner au camion enfiler du chaud !

Epilogue

Dimanche midi, je rentre chez moi après une rapide sortie ski de rando, et en l’espace d’un quart d’heure, je reçois deux fois le même lien sur un article de journal racontant le sauvetage de 3 spéléos aux saints de glace, bloqués à hydrokarst pour cause de puits déséquipé. On échange entre nous, et le groupe autonome s’étonne de ce groupe dont nous n’avions pas connaissance.

Il s’avère petit à petit que le meneur du groupe, spéléologue ultra confirmé, avait demandé à Manu d’utiliser nos cordes pour faire visiter la cavité à deux néophytes. Mais au cours de leur remontée, débutée une bonne heure et demie avant la nôtre, ils se sont perdus. Tant et si bien qu’ils se sont arrêtés pour passer la nuit dans une galerie. Pas au pied des puits que nous avions déséquipés, donc. Les secours ont été déclenchés vers minuit, les 3 spéléos ont été retrouvés sains et saufs vers 5h, et tout finit bien.


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