P200 des Deux-Sœurs avec l’ASV


Participants: Nico (ASV), Solveig, Baptiste et Benoit (GUCEM)

Cela faisait longtemps que Bab et Alain me parlaient d’un puit de 200m avec un glacier au fond. Il fallait donc aller voir!!! Nous organisons cette expédition : Nico récupère des Pulse (Petzl) in-extremis, et il en faut beaucoup… en effet, la particularité de cette cavité, plutôt récente et encore en cours d’exploration, est que les trous sont percés, les cordes sont présentes, mais les amarrages absents. Il faut donc équiper chaque fractionnement sur Pulse.

Nous partons le matin depuis le haut du télécabine de Villard de Lans (fainéants que nous sommes !). En marchant vers le col des Deux Soeurs, nous observons tout autour l’emplacement des cavités connues ou à revisiter dans la région. Il faudrait y rester plusieurs mois ! Nous nous équipons au col à l’abri du vent, puis descendons rejoindre la vire d’accès qui se protège un peu comme en alpi : nous progresserons à corde tendue, en plaçant de temps à autres un Pulse dans les fameux trous que nos regards s’exercèrent à repérer. Le début de la vire est un peu acrobatique et exposé : “mais c’est vraiment par là qu’on doit passer ?”. Des cailloux partent sous nos pieds cherchant vainement des prises, puis nous enchaînons sur un délicieux passage “un peu” dans la boue (l’intérêt est que nous pouvons alors sculpter nos prises ..!), et malheureusement en-dessous de notre vire se trouve un sentier avec des randonneurs… nous attendrons le passage des groupes pour éviter de faire un strike. Enfin, une fois sur la vire, le cheminement est simple mais exposé. Un petit brouillard nous envahit parfois : y’a pas à dire, il y a de l’ambiance ! Grosse pensée pour Bab qui a effectué ce trajet en solo, “pour voir ce qu’il y avait par là” !

Nous arrivons enfin devant le grand porche de cette grotte. Nous grignotons un peu, puis partons dans la lucarne. Je pars devant équiper les amarrages. Le puits est gigantesque : en pointant la frontale vers le bas, on n’en voit pas le fond ! C’est très impressionnant. Et magnifique. Mais très impressionnant ! Le temps de réfléchir à la quantité décroissante de Pulse sur le porte-matos (je me rendrais compte un peu tard que j’aurais dû équiper en mono points), nous arrivons sur une corde de 8mm verte qui porte vaillamment ses 12 années révolues et qui n’est même pas normée L. Elle fait des bruits horribles et file rapidement ! Après deux fracs sur cette corde, je m’arrête sur une vire à -130 et pendule pour rejoindre une zone avec de l’explo à faire. Les copains m’y rejoignent, un air interrogateur sur le visage. Finalement, nous sommes tous d’accord pour déclarer que cette corde n’est définitivement pas à notre goût, nous choisissons donc de nous arrêter là. Mais avant, comme nous y avions été invités, nous jetons un oeil vers l’explo en cours : Nico se faufile dans la faille entre les blocs mais quelques minutes après…

“alors, c’est comment ?”

“ben actuellement, je suis sous une pile d’assiettes, mais avec des assiettes qui font ma taille quoi…”

La suite semble finir au fond du P200.

Nous remontons donc, avec une petite appréhension de refaire cette satanée vire au retour ! La remontée se passe bien, agrémentée de quelques pauses pour les photos (quel jeu de mot incroyable !). Sauf que, en observant mieux, nous réalisons que certains des premiers fracs sur AN semblent assez fragiles quand même… un dernier coup d’oeil vers ce puits aux dimensions colossales, et nous nous arrachons de l’obscurité des abymes.

Crédits : Nico Baudier

Après avoir sondé la roche tout autour du porche pour tenter d’équiper un rappel permettant de shunter la vire (ah ben oui, en voilà une idée qu’elle était bonne !), Baptiste et Nico reviennent bredouilles. C’est-à-dire que le rocher n’est guère commode par ici (le fameux “bon rocher non homogène” 😉 ) ! Nous retournons donc, ô joie, sur cette vire qui passa finalement presque plus vite que prévu. Le temps d’esquiver les cailloux balancés par la dizaine de bouquetins venus se moquer de nos capacités de déplacement en terrain aléatoire, et nous nous changeons au même endroit que le matin. Le soleil se couche et les lueurs sont vraiment belles… ce qui est un moment magique, mais qui s’ensuit par une conclusion légèrement moins magique : les bennes sont fermées, nous devons donc rentrer à pied ! Le chemin est long… mais fini de râler pour aujourd’hui, nous nous laissons descendre le long d’une piste de VTT et arrivons finalement au parking, pour clôturer une belle journée. Comme qui dirait : à refaire, mais pas forcément là ! 🙂

Crédits : Nico Baudier

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