Contexte
Une sortie fond des cuves en hiver, c’est classique. Les étiages hivernaux permettent de progresser dans cette cavité. Cependant, la pluie sur neige de la fin de semaine assure une crue. Nous décidons cependant qu’après 48 h sans précipitations liquides conséquentes, il est possible que le niveau d’eau ait bien baissé. Nous choisissons donc d’y aller dimanche, la température continue de baisser et un anti-cyclone est bien en place, le risque d’augmentation du niveau d’eau est maintenant inexistant.
Nous adapterons l’objectif en fonction des conditions.

Compte-rendu
Le niveau d’eau dans les cuves est important. Nous remontons les Enfers en mouillant les genoux dans les escaliers. Après la zone touristique, l’enchaînement du crapahut est efficace même à 11. Nous continuons sans difficulté notre cheminement jusqu’au canyon, où nous sommes contraints de prendre la main courante hors-crue. Nous essayons de réduire au maximum l’inertie de groupe. En 1 h 20, nous sommes tous à la perte de la rivière des Benjamins. Et là, c’est avec surprise que nous constatons que l’entrée de la rivière est pas loin de devenir un siphon ! Il y a de l’eau jusqu’à la taille. Une partie de l’équipe décide de faire demi-tour, une autre plus téméraire décide d’aller voir plus dans la rivière. Ils feront demi-tour à la deuxième corde.
Nous remontons vers le bas du puits Lavigne, où nous nous scindons en 2 groupes :
- Océane, Maxime et moi-même décidons de sortir, car nous sommes mouillés et n’avons pas d’intérêt à aller voir la galerie Ouest. Et rentrons aux voitures tranquillement. Nous croisons Cédric Lachat et des FJS qui rééquipent le parcours accrogrotte. Le niveau d’eau a baissé dans les enfers. La différence est notable en 3 h.
- Le reste du groupe décide de prendre la direction de la galerie Ouest avec les cordes qu’on avait prévues pour rééquiper vers le fond.
Ils partent vers le siphon de la galerie Ouest en espérant trouver moins d’eau. Lucile équipe le puits qui descend dans la galerie Ouest. Le niveau d’eau est bien inférieur à la rivière des Benjamins et l’équipe progresse rapidement jusqu’à la fin de la courante aérienne qui traverse la galerie. Au bout de cette main courante, Kévin équipe le puits qui donne accès au siphon de cette galerie. Petite déception que le siphon soit si proche de la dernière verticale, on pensait pouvoir encore se balader un peu.
On remonte jusqu’à la salle des sables pour y manger avec toute l’équipe. Avec une farandole de saucissons, dragibus et chocolat, l’équipe repart vers la sortie. L’équipe atteint la sortie sans encombre à 15 h 15. Une journée chargée en émotion et en humidité. On reviendra pour retenter le siphon terminal… Mais cette fois-ci avec un bateau de secours dans le sac 😉

Prise de décision
Plusieurs phases de décision, vis à vis des conditions ont été réalisées. Pas tant par rapport à un doute sur le fait de la progression dans la cavité, mais plus par rapport à l’acceptation des participants de l’engagement et de se retrouver mouiller.
Après avoir couru rapidement à la salle Saint-Bruno pour repérer les conditions, une première phase d’échange a eu lieu à l’entrée où j’ai annoncé que l’objectif du fond n’était plus, mais que la partie touristique passait et qu’on pourrait aller jusqu’au bas du puits Lavigne. Après de longues minutes de discussion où certains réfléchissaient à faire une autre cavité. Nous avons choisi de continuer en groupe jusqu’au bas du Lavigne.
Au bas du Lavigne, lorsque nous avons rejoint la rivière des Benjamins, j’ai effectué une reconnaissance puis nous avons discuté du choix de continuer. 3 personnes ont choisi de faire demi-tour et nous avons continué en nous mouillant jusqu’au bassin.
La première corde s’est bien remontée sans soucis, mais la deuxième était sous une cascade. Impossible de remonter sans être trempé jusqu’aux os. Une petite tentative d’escalade est effectuée, mais je prends la décision qu’on est déjà dans l’orange sur beaucoup de points et qu’il est inutile d’engager plus que cela. Les conditions de la cavité sont dans l’orange et nous sommes mouillés donc on ne peut pas se permettre une prise de risque supplémentaire. Nous faisons demi-tour et rejoignons nos 3 comparses qui n’ont pas encore remonté le puits Lavigne.


























