Fessura a valle dell’Orco, une petite semaine dans le petit Yosemite


Pour ce long week-end, Romain et Nico, nous emmènent en Italie.
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Jeudi 23 juin 2016. Après s’être installés dans un charmant camping de Ceresol Real, nous partons nous mettre en jambe à l’ombre de Dado, avec les lys orangés et un bon choix de fissures, de S à XXL. Nous nous échauffons dans Cochise et dans la cheminée de Mister Green que Nico et Romain équipent. Avec Bianca Parete, nous testons les coincements de mains, de pieds, de poings… Eric accroche tout de suite à cette technique et s’envol directe pour Apageo, fissure courte mais plus difficile qu’il n’y paraît. J’y teste l’adhérence du coinceur jaune et manque de coincer le vert à jamais. Les doigts de Thomas recherchent en vain les petites réglettes des belles dalles du Verdon. Mais non, il va falloir ressortir les gants couleur Gucem délavée, de l’année dernière. Enfin nous terminons la journée par une petite visite dans Cochise 2 et ses deux petites fissures parallèles.

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Le lendemain, nous partons chez le Sergent pour grimper la voie Locatelli. Pour s’échauffer en douceur, nous commencons par la 1ere longueur de Il Lato Oscuro. Frais, et vaillant, Eric prend les devants. Après une bonne fissure, on se retrouve mal à l’aise avec un rétablissement bizarre, difficile à protéger. Sévère pour un 5b. La longueur qui suit est un dièdre où l’on est jamais bien à l’aise, vient ensuite deux petites longueurs faciles avec des coins à coinceurs dans tous les recoins. J’y laisse tout le chargement de mon baudrier pendant que les suivants s’impatientent. La voie suit ensuite une belle fissure qui s’incline et s’élargit. On finit par ramper dans la fissure. Un peu ardue au départ pour Romain qui n’a pas vu la belle petite prise de pied brillante. A-t-il déjà semé ses lunettes ? Enfin on se retrouve dans le fameux passage du trou. Plutôt rigolo, il n’est pas du goût d’Eric qui devra, pour passer, alléger son baudrier dégaine par dégaine. Après un petit pas aérien et athlétique on se retrouve sur la vire terminale de laquelle nous pouvons apercevoir les différents sommets de la Levanna. Avant d’enchainer les rappels, on s’offre quand même la cerise de la voie, une dernière longueur dont le départ est teigneux.

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Encore frais, Romain part explorer la voie Incastromania. Longue fissure sineuse agrémentée de petits pieds bien commodes que l’on essaiera en moulinette. Romain aurait bien parcouru encore 10-12 voies, mais malheureusement la vivacité du reste de l’équipe est déjà bien entamée. A vrai dire, les esprits sont plutôt occupés par le festin du soir et les friandises de Nico.

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Samedi, une dernière grande journée qui rime avec grand projet. Aujourd’hui, nous allons pincer l’oreille du Pachyderme, pour enchainer 6c, les doigts dans le nez. Départ matinal pour El Caporal. Au loin quelques nuages noircissent le tableau. Sereins, on fait confiance au travail minutieux des météorologues qui nous prédisent une belle fenêtre avant les perturbations orageuses de l’après midi. Nous arrivons au pied de la première longueur, qui bien qu’elle ne soit pas cotée 5b, ne semble pas si facile. On se dégonfle un peu ; c’est Romain qui commence. Le ciel s’est bien assombri. On sent bien des petites gouttes mais ça doit être la frousse. Au bon moment, je bénéficie d’une sensible anomalie du champ de pesanteur, bien utile pour me hisser sur le promontoire au pied de l’oreille du pachyderme. Eric arrive trop tard, l’orage est déjà là. C’est la saucée et la chute. Même la corde jaune a mal à l’âme et ne veut plus grimper. Nous fuyons dare-dare cet endroit tout en maudissant les météorologues et leurs prédictions fumeuses. Retour au camping où nous nous réchauffons avec du bon saucisson et un gâteau offert par la maison.

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14h, le soleil est revenu, nous repartons explorer les fissures Tramonto. Malheureusement celles-ci sembent aussi humides que belles. Nous préférons aller jouer dans les blocs au pied du Caporal. La fessura dell’odisseo, bien usante, el Diedro di tanados, et une cheminée bien amusante. Ce soir, on se croirait à la mer avec notre plat de moules offert par nos hôtes.

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Dimanche, nous prennons le sentier de la Paroi de l’Ombre. Nous regrettons rapidement d’avoir laissé nos machettes au parking. Heureusement, Romain retrouve ses instincts de chasseur-cueilleur et nous guide jusqu’à un petit promontoire qui domine les fougères, duquel on peut apercevoir la paroi et étudier les voies. Entre Croce di Pietra et Colpo Passo, nous optons pour la fissura degli shiavi della Pietra. Cette voie ne commence pas par un 5b et présente une longue fissure en 4c dont le topo loue la beauté. Avec ces 3 jours d’entrainements, on ne craint plus les coincements, on manie la Dülfer avec grace et dextérité, et en plus on a l’oeil pour deviner la couleur des fissures. Même la cordée à la corde jaune arrive saine, sauve et souriante en haut de la voie ! C’est l’heure de reprendre la route. Merci pour ce chouette week-end !

 

Crédits photos: EA,TB,ND,HB.

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