Mission Berger, Opération secours


TPST: 7h30 à 23h

Participants:
Equipe -650: Simon, Rémi et Jérémy
Equipe -1000: Lolotte, Cécile, Jérémie, Emmanuel, Nico et Damien

C’est un projet de longue date et d’envergure: le fond du gouffre Berger en autonome. Pour ça on révise différentes manips de progression et on révise/apprend le décrochage mercredi soir lors d’une session de quelques heures à la grotte de l’Olette. On établi la liste du matos à avoir dans chaque équipe, on fait les courses pour la bouffe et les boissons de chaque équipe et le vendredi soir on décide de faire un repas tous ensemble pour préparer les kits. La cohésion d’équipe est là, on est surmotivés! Le rendez-vous est donné le lendemain matin à 7h chez Jérémy, pour retrouver Jérémie Quertier à 8h30 au parking de la Molière.

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Le début de ce samedi est militaire: à 7h on est dans les voitures, à 8h25 on commence la marche d’approche, à 9h30 les premiers rentrent dans le trou… pour l’instant on respecte parfaitement les horaires. Au passage on rencontre des Messines et des Messins (habitants de Metz), qui nous laissent partir devant puisqu’ils ne vont pas au fond. De notre côté on est une équipe de 9 mais Jérémy, Simon et Rémi doivent s’arrêter à -650 à l’entrée des Couffinades.

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On part sur un bon rythme, ça enchaîne bien et pendant les regroupements en haut des puits je glisse quelques rappels de sécu. Pendant la descente on dépose quelques bouteilles de coca et des snickers à la base de certains puits, en prévision d’une remontée difficile. A l’arrivée dans les grandes galeries, à -250, on a 15 minutes de retard sur l’horaire (celui fourni sur le site du camp)… mince! On ne traîne pas pour repartir.

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D’un coup… “Un lac??” il n’y était pas la première fois où l’on est venus. On prend alors la main courante qui permet de ne pas se mouiller, c’est l’occasion pour certains de découvrir le crollage de la grande longe, qui permet d’être encore plus près du mur (et plus loin de l’eau!). Peu après nous voilà au bivouac, on a 20 minutes d’avance sur l’horaire, génial!

 

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Deux personnes y sont déjà, elles remontent car la quantité d’eau ne leur convient pas et l’un des deux à une douleur à la cheville. On fait une pause graine, M&M’s et coca et on repart.

 

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Le Vestiaire est rapidement là. L’équipe qui va au fond a prévu de manger dans la salle derrière les Couffinades, l’équipe qui doit s’arrêter à -650 décide de venir avec nous.

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Cette fois il y a plus d’eau que la première fois, le passage des main-courantes va être sport! On raccourci la longe longue et c’est parti. La progression est ralentie par rapport que l’on avait jusqu’à maintenant mais l’obstacle est rapidement franchi. Une fois terminé, on lance les réchauds et ceux qui sont mouillés s’organisent pour sécher et se réchauffer. Nouilles, semoule, Chorba, Saucisson, etc. Tout y passe, même le temps… ça fait 1h qu’on est là!!! Pour l’équipe du fond on se bouge à tout ranger pour vite repartir (on est toujours dans l’horaire, ouf). A ce moment là on quitte l’équipe de trois qui va se diriger vers la surface, il est un peu plus de 14h30.

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Devant nous le réseau des Cascades et ses tyroliennes tonchées (et pas qu’un peu), Grand Canyon, Grande Cascade, la Baignoire (le seul passage bas de notre parcours) et le dernier, le grand, le voilà… l’Ouragan! La dernière fois qu’on est venus on avait un éclairage 14 leds qui éclairait pas beaucoup plus loin que le bout de notre nez, cette fois on a de quoi l’éclairer en grand, c’est beauuuuu 🙂 On doit toucher le fond vers 16h30.

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On profite, on fait des photos, on remange un bout et c’est parti pour la remontée. Les trois premiers partent en direction de la corde, les trois autres les observent du camp des étrangers. Il est 17h30. La remontée se fait à bon rythme, une petite chaussette sur une corde occupera Jérémie à la cascade des topographes, ça permet de se retrouver. Le réseau des cascades est peu sport à la montée. On arrive vers 21h à la salle des Couffinades où l’on a prévu de manger pour récupérer des forces avant le passage des Couffinades. Pour être sûr que l’on ne s’endorme pas comme à l’aller, je préviens tout le monde que notre que la pause ne durera pas plus de 30 minutes. Tout le monde joue bien le jeu, on repart dans les temps. Le passage devant nous est vite plus compliqué pour les corps fatigués, ne pas se mouiller est alors compliqué. La sortie des Couffinades c’est comme une libération, on s’est qu’on est encore à -650 mais on a passé le plus dur, dans la tête c’est comme si on avait de la randonnée devant nous. Bon la randonnée n’est pas tout de suite parce qu’il nous reste des petites cordes pour arriver à la salle des Treize.

En progressant vers le camp, je suis avec Lolotte, on entend un bruit bizarre, et même flippant parce qu’on n’imagine pas d’où il peut venir. Cécile, arrivée au camp peu avant, vient à notre rencontre et nous annonce: “Rémi s’est fait mal, un secours est en cours” O_O  Ce n’est plus la même sortie. On est arrivé vers 23h15 au camp 1, l’accident est arrivé aux alentours de 15h15 à -650, on a que… 8h de retard! Jérémy est remonté en à peine 2h à la surface pour prévenir les secours, le médecin est arrivée en même temps que nous auprès de Rémi. Il s’est fait une luxation de l’épaule en glissant à la sortie des Couffinades. La question se pose de rester avec lui. Des CRS et des pompiers sont là. Simon vient de partir avec les Messins qui l’ont aidé à déplacer Rémi de -640 à -500. Je décide de repartir avec le groupe vers la sortie.

Peu de temps après être parti du bivouac je croise les deux premières têtes connu, Ulysse et Bruno, des gendarmes, ça fait plaisir de les voir, on aurait préféré un autre contexte. Rapidement le groupe se divise en deux, je reste derrière avec Nico et Emmanuel. Heureusement que je fais attention qu’on soit toujours à vue parce qu’aussi bien au niveau de la galerie Petzl, Emmanuel s’est trompé de galerie par faute d’inattention, qu’au lac Cadoux il a mis s’est longe sur la main courante… alors qu’il n’y avait plus de lac! Incroyable la vitesse à laquelle se lac s’est vidé (déjà à moitié vide à 16h (Jérémy)). On arrive rapidement à -250, le temps que la surface finisse de discuter et notre passage est noté via le Nicola, les autres  sont juste devant. Du fait que deux équipes aient donné un coup de main pour déplacer Rémi, que nous soyons remontés du fond à ce moment là et que des secouristes soient en train de descendre, la file d’attente pour la remontée est bien présente. Ça laisse le temps de faire connaissance avec Romaric, un des Messins qui a porté Rémi. En premier on croise deux pompiers venus poser une main courante dans le méandre et qui nous laissent passer, cachés dans une niche. A peine plus loin on entend que ça arrive vite, d’abord un premier (Brice je crois), ensuite une autre tête connu, Alex du DE (inscrit à la 3SI 1h avant de rentrer sous terre, au top!), puis arrive le poto grande gueule qu’on entend avant de le voir, il devait être en alpi mais il est venu nous sauver au milieu de la nuit, Jo! Ca fait des frissons dans le dos de le voir, c’est trop cool, on se dit qu’il va bien prendre soin du copain qui est en bas. A peine plus loin c’est PB, un des formateurs du CREPS, a qui j’explique les circonstances de l’accident. Et puis la remontée continue et les rencontres aussi, on croisera David Bianzani au top de sa forme à ce moment là, Nico Baudier en chef d’équipe, accompagné de Clément Garnier. Puis Pascal Guinard et Chris. Au fur et à mesure de la remontée on a des infos sur l’avancement de Rémi vers la sortie, on se rend compte qu’il va remonter rapidement, ça fait du bien au moral et on se dit que lui aussi ça doit le motiver. A 2h30 les premiers de notre équipe sortent, pour ma part je sors à 3h30, Simon arrivera avec les Messins environ 45 minutes plus tard.

Le retour au parking de la Molière, devenu le PC des opérations, se fera un peu avant 5h. On y retrouve les CT Thierry Larribe, Lionel Revil et France Recourt, Cloé à la gestion. Un peu plus tard Jerem nous rejoint, il avait “dormi” au camping pendant ce temps. Rémi sort vers 8h30 et part en hélico pour l’hôpital, pour notre part on retour à Grenoble faire un petit somme. Le soir c’est pizza pour tout le monde, dont Rémi, pour debrieffer un peu cette sortie mémorable.

Merci encore à tous les sauveteurs d’avoir été là pour notre pote! 🙂

Dam’s

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