En ce second WE de mars, nous partons pour le Dévoluy !
L’occasion pour nous de vous embarquer vers ce massif un peu plus lointain dans lequel nous ne nous aventurons pas à la journée. Nous sommes 12 : 3 encadrants, Florian, Alberto et moi pour 9 participants, dont Lionel que nous avons préalablement embarqué avec nous pour préparer un minimum les courses.
Et puis je fais la chasse un peu partout : une des participantes n’a pas de couteaux… Bon, peut-être que je les couve un peu trop.
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Départ matinal à 6h. On part avec le minibus et une voiture, direction l’ouest du massif, vers la Combe et le col de Festre. Le plan c’est de séparer la troupe en deux groupes. Un groupe plus tranquille, qui enchaîne Tête de Merlant et Chauvet, de 3 personnes plus votre servitrice. Les autres partiront vers un objectif plus ambitieux et un rythme un peu plus soutenu, autour du vallon Pierra.
Nous arrivions donc à 7:30 à La Combe, et j’embarquais avec moi Lucie, Coralie et Lydia, tandis que Florian et Alberto s’occupaient de Lionel, Thomas, Claire, Katie, Arthur et Valentin.
Nous les laissons donc et nous entassons dans ma voiture en suivant le GPS vers le col de Festre. Par un chemin agricole. Pas déneigé. Donc en fait, je m’entête sur un kilomètre avant de faire demi-tour. Nous arrivons sans plus de mésaventures au départ de la rando, et même si il n’y a pas encore foule, il y a déjà des voitures.
A 8h nous sommes parées, skis peautés aux pieds, et nous nous embarquons dans le vallon, que nous remontons à un rythme tranquillou pépère, en prenant bien le temps de blaguer et de discuter. De toutes façons, le début est pas très raide ! On passe devant la cabane, et la pente arrive enfin. Je garde la tête, les yeux dans le rétro et à l’esprit l’état du groupe. On file vers la tête de Merlant. On dirait une maman cane avec ses petits canetons derrière. La neige se fait dure, et je fait mettre à Lydia les couteaux : ses peaux sont étroites et je la sens tendue. On s’arrête peu avant le sommet, il y a du vent et descendre en skis du sommet n’a pas d’intérêt.
On pose les skis donc, les sécurisant méticuleusement, et on va quand même chercher la vue au sommet à pied ! J’ai pas pris mon hybride pour rien, de bleu ! La neige est vraiment dure par contre, j’en regrette presque mon piolet pour tailler des marches. Oui, j’aime bien prendre soin des participants. Surtout qu’en l’occurrence, ce sont des participantEs.
On ne s’attarde pas trop, car ça souffle franchement. On rejoint bien vite nos skis, et si je décide qu’on dépeautera à l’abris du vent, il faut quand même chausser pour descendre quelques mètres. Mon côté mère poule prend le relais, et je fais chausser une par une les filles dans la pente, histoire de leur faciliter la tâche, et descend à mon tour. Nous dépeautons donc et nous préparons pour cette première descente. Et bien ce n’est pas dégueu du tout, on trouve encore de belles accus, et ma chaussure fraîchement réparée répond au doigt et à l’œil. Ca fait du bien de pouvoir se servir de ses deux jambes à la descente ! Par contre je m’aperçois que j’ai cassé la pointe d’un bâton. Bof, c’est pas si grave.
On s’arrête à la cabane pour pique-niquer, et quand on avale notre dernière bouchée de chocolat, on se fait prier de céder la place à un groupe d’autant plus impressionnant qu’ils étaient une dizaine. Morbleu, ils auraient moins fait les malins si on avait pas séparé la bande en deux ! Bon, de toutes façons, nous on est pas là pour acheter du terrain, et on repart aussi sec. Enfin j’ai quand même avisé les textos de Florian qui s’est aperçu que ses chaussures neuves étaient hors de réglage pour ses skis. Il a donc nommé Lionel chef de groupe (de toutes façons il avait reconnu les courses avec nous), assisté par Alberto, et ils sont partis explorer le vallon Pierra.
Nous repartons donc, toujours sur un rythme tranquille, vers le Chauvet. Cette fois, quand je sens la neige dure sous mes spatules et que nous sommes encore à l’abris du vent et sur une zone plane, j’opère un dépucelage des couteaux en ordre pour toutes ! Ca me tranquillise l’esprit, et je ne crache jamais sur mon confort. Mais ça tranquillise également les filles, plus besoin de tenir ses skis, ils restent dans la trace ! On continue, je garde la tête du groupe en surveillant que tous mes petits me suivent.
On arrive en vue du sommet, le vent souffle encore plus fort que tout à l’heure. Arrivées sur l’antécime, je propose à celles qui le souhaitent d’aller chercher le sommet tout proche, et aux autres d’aller se réfugier un poil plus bas. On se bat un peu contre le vent le temps de 3 photos, et on redescend bien vite. On se dépêche de dépeauter, on se remet en ordre pour la descente, et j’aide de nouveau tout le monde à chausser. On entame ensuite la traversée, et on retrouve le vallon nous accueillant pour une ultime chasse aux accus.
On retourne à la Combe (qui abrite également le gîte du Rocher Rond où nous allons dormir) pour retrouver Florian. Il nous raconte ses mésaventures, et on guette l’arrivé des autres qui ne se fait pas attendre. On s’attable au soleil, en s’échangeant chocolats et fruits secs, pendant que Florian va louer des skis et chercher quelques bières. Ca dessèche, le soleil.
Au final, l’autre groupe n’a trouvé que de courtes accus en alternance avec de la neige dure… Au bout du compte, on était bien loties !
On s’installe autour d’une table dans le gîte, on se raconte nos journées, on commence même à m’appeler maman ! Non, mais ça va pas bien oui ! Je leur sors les cahuètes et les verres avec une carafe d’eau. Ils en oublieraient même de boire. Non mais je vous jure, heureusement que je suis là ! On prend aussi possession du dortoir et des douches, avant de redescendre (moi en pyjama licorne, mon côté enfant ressort nettement avec la fatigue).
On retourne à table pour l’apéro et le repas du soir : tartiflette. Joie et bonheur. Surtout pour Lionel qui a déjà subi les frites au cialis sans ordonnance reblochon de la soirée de préparation du week end. Moi je comprend pas comment on peut aimer le ski et ne pas aimer le fromage fondu. En fait, je ne comprend pas qu’on puisse ne pas aimer le fromage fondu. Je comprend pas non plus comment on peut ne pas aimer le ski, d’ailleurs…
La gardienne du gîte nous conseille le tour de la crête d’âne pour le lendemain. On prend bonne note. On gagne enfin nos lits pour un repos bien mérité, RDV 7:30 pour le petit-déj.
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Nous partons tous pour le tour de la Crête d’Ane. Le but, c’est qu’on aille tous à la crête, mais potentiellement couper le groupe en deux. Arrivés là haut, les courageux pourront enchaîner sur le tour de la Corne, et le reste redescendra par le Vallon Froid. On est ski aux pieds à 9h, c’est quand même un comble de partir plus tard quand on a dormi sur place ! Et on part tous ensemble. La consigne, c’est que Florian prend la tête avec Lionel et Alberto avec un rythme relativement cool. Si jamais le groupe s’allonge de trop, je prendrais la queue en main.
Après avoir cherché un peu notre itinéraire, on remonte une pente un peu plus raide et on met les couteaux pour passer sur l’épaule : la neige est un peu dure. Je regrette ma pointe de bâton, du coup, j’ai l’impression qu’il me manque du mordant. On continue la traversée, et puis on entame l’ultime montée vers la Crête d’Ane. Certains ont remis les couteaux, moi je décide de continuer mon duel avec mon bâton en accompagnant Lucie, et nous rejoignons les autres pour un picnic au soleil. Le panorama est juste superbe, et la descente par le vallon froid s’annonce prometteuse : il est à l’ombre et il y a de la poudre !
Avec Arthur et Lucie on redescend par le vallon, tandis que les autres descendent de l’autre pour aller faire le tour de la Corne. On profite à fond des vraies belles accumulations de poudre pour cette descente, avant de retrouver le chemin carrossable qui nous ramène au parking. En chemin, on croise des randonneurs en ski de randonnée nordique.
On tape un peu la discute, on regarde les semelles en écaille et les fixations avec ressort facultatifs, un peu comme des télémarks.
On arrive au terme de cette rando, et on entame une séance de bronzage en crocs. Oui, les crocs, c’est le bien. Des fois, le bien, c’est l’ennemi du beau. Crocs que je prête à Arthur, dont les chaussures sont restés dans le minibus… Et puis je sors le chocolat. Comment ça maman ? Je comprend pas ! Les autres arrivent une bonne heure après nous (voir même peut-être deux, mais bon, j’étais bien au soleil, j’avais pas l’oeil sur ma montre). Par chance, il restait encore du chocolat. Et j’ai pu récupérer mes crocs. Au final, c’est encore nous qui avions eu la meilleure neige. Hold up! Les autres ont retrouvé la neige de la veille : courtes accus et plaques de neige dure. Bon, avec de la moquette entre les deux, tout de même.
On range tout ça, et on se met en route pour le retour, en s’arrêtant au passage dans un bar pour profiter de cette fin de journée tous ensemble.
Et puis en rentrant chez moi, je me suis aperçue que pendant la saison, je suis passée de la ténébreuse encadrante au regard de braise à “maman”.
Ahem.