Grimpe hivernale dans le Sud


Le stage de cascade de glace était plein, plus moyen de s’inscrire. La météo s’annonçait exécrable pour les prochains jours, avec des pluies hautes en altitudes et des chutes de neige impliquant des risques d’avalanches importants. Le ski ne pouvait donc pas non plus être au programme. Quoi faire pour ne pas se morfondre cette fin de semaine ? Heureusement Laura a lancé la bonne idée salvatrice: pourquoi ne pas aller grimper un peu plus au sud, là où le soleil est encore prévu de briller ? Et bien oui, excellente idée !!
Au moment du départ, la destination n’est pas encore fixée: Calanques ou Vaucluse/Gard ? Ce sera finalement la région d’Orange.

Premier jour: Villes-sur-Auzon. Laura a repéré le site dans un reportage d’un magazine de grimpeur. Un site tout récemment équipé (avec le standard actuel d’un point tous les mètres…) et le rocher presque encore vierge de l’usure des passages répétés de quelques milliers de grimpeurs, donc super adhérant, quoi de mieux pour retrouver le contact du rocher après cette longue période sans grimpe (entre les confinements, la fermeture des salles et la saison) et de le faire avec de bonnes sensations pour reprendre confiance en ces pieds. Et pour couronner le tout: il y a du soleil et il fait chaud !! Certains grimpeurs sur le site grimpe même torse nu ! Amandine, très cosmopolite, trouve même le moyen de croiser des connaissances ! En tous cas, le site mérite un petit passage : facilement accessible et du rocher de bonne qualité, des niveaux de difficulté variés. Le topo est en vente à l’office du tourisme.

Deuxième jour : cap dans le Gard, vers un site assez connu, mais dont aucun d’entre nous n’a eu l’occasion d’user la pulpe de ses doigts sur ses voies : Seynes.
Sur le topo, des photos de colonnettes nous font saliver, en plus le secteur a l’air largement abordable question niveau de grimpe, nous décidons donc d’aborder le secteur “Rouge Gorge”. Le topo est ancien et ne prend pas en compte la mise à jour du terrain pour l’accès. Il faut finalement aller se garer sur le même parking que pour les autres secteurs. Comme le lieu est nouveau pour tout le monde, personne ne connaît le bon sentier d’accès. Nous nous engageons donc sur un petit layon sur lequel, semble-t-il, il y a eu du passage… autrefois. Tant bien que mal, après avoir joué aux sangliers, nous parvenons au pied des voies. Par contre, pas la moindre trace des fameuses colonnettes !! Le topo nous a vendu du rêve !! Elles se trouvent en fait sur un autre secteur, mais le niveau d’entrée de ce dernier n’est pas vraiment le même… Qu’à cela ne tienne, le secteur Rouge Gorge nous satisfait tout à fait!! Le rocher est toujours de bonne qualité et le soleil est toujours là. Les cotations sont un peu plus sévères que la veille. Nous essayons de nous trouver un tas d’excuses, mais il faut se rendre à l’évidence, le 6b ne sera pas pour aujourd’hui !! Et le niveau a quelque peu diminué avec le manque de pratique ! La redescente sera moins azimutesque, étant donné que nous avons pu voir d’où venait les autres grimpeurs de la journée…

Troisième et dernier jour : les prévisions météo annoncent quelques gouttes en fin de matinée/début d’après-midi. Nous décidons donc d’aller sur un site facilement et rapidement accessible, les fameuses dentelles de Montmirail. Sur la route, de nombreux panneaux de caves, nous traversons Beaumes de Venise, le nom de certains secteurs (“Gigondas”), tout y est pour les amateurs de grands vins. Les rochers surplombent tout un tas de vignes qui rendent cette région célèbre de part le monde… Mais le site est aussi célèbre pour sa grimpe ! (du moins dans le monde des grimpeurs). Arrivés au pied des voies, chaîne du Clapis, secteur Hadamard Est : le calme, le silence. Il n’y a en effet plus la nationale qui passe en contre-bas comme la veille à Seynes. Nous commençons donc à grimper. Il convient de rester humble pour l’échauffement, afin également de prendre connaissance avec les cotations des ouvreurs du coin, on va y aller progressivement. Pas trop le choix, seules deux 5b dans le coin. L’équipement n’est pas comme à Villes-sur-Auzon, un peu plus à l’ancienne, c’est à dire que l’on prend plus conscience que l’on grimpe en tête… Nous avons perdu l’habitude des ancrages tous les 3-4 m, mais c’est bien pour l’entraînement, et après tout en montagne, on ne pose pas des coinceurs tous les mètres !
Le constat est toujours là, le 6b ne sera toujours pas pour aujourd’hui. Il va falloir sérieusement se remettre à grimper. Mais finalement, les prévisions météo ne se sont pas trompées. Les premières gouttes commencent à tomber, et déjà que les dalles du Montmirail ne sont pas faciles quand elles sont sèches, alors mouillées… La pluie sauve donc notre honneur (et notre ego), il faut redescendre. Mais nous reviendrons, avis à ceux qui veulent travailler les dalles ! Et il semble qu’il y ait aussi quelques traversées sympathiques à faire…

Ainsi s’achève notre petit périple de trois jours pour éviter les avalanches et les déluges promis à ceux qui n’ont pas pu faire autrement que de rester en Isère. Il est probable que nous ayons fait des jaloux. En tous cas, merci à Laura pour avoir eu cette excellente idée de proposer un sortie grimpe au soleil et surtout pour l’avoir organisée. Et enfin merci à tous pour la bonne humeur et la bonne ambiance !
A bientôt sur le rocher…

Fabien

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