Golet du Tambourin Septembre 2023


Lorsqu’on s’est décidé cet été avec les autonomes à faire une sortie par mois on avait plein d’idées, et pour septembre on a avait prévu d’aller faire un tour en Chartreuse vers le col de l’Alpette dans un trou classe : le golet du Tambourin.
On nous l’avais résumé comme ça : un peu d’approche, une rivière à -150m et un P200 jusqu’au siphon à -400.

Le topo est un peu plus précis, mais ça a vraiment l’air vertical et grand !

Fiche d'équipement utilisé : (stagiaires du DEJEPS spéléo 2019,14 & 15 février 2019)

Topo :

Après en avoir parlé, différentes motivations se présentent, et on se retrouve à 4 devant la perm à 6h du mat le samedi 9 septembre pour faire les kits : Lionel, Fabien, Gervais et moi. On charge bien plus que nécessaire pour être sur d’avoir du rab et surtout assez de corde pour aller au fond, quitte à faire demi tour à -150 avec un kit de 200m sur le dos…ça peut que nous faire la caisse. Pour la météo, tout est au vert, on se demande même si la rivière coulera assez pour boire un coup…

Arrivé au parking pré Orcel, le soleil finit de se lever, c’est le moment de faire les kits. On est 4, un kit par personne, à fixer comme on peut sur le sac de rando qui contient le reste du matos perso. Le sentier indique 1h15 d’approche, on va éviter de grimper ça en combi. Le poids reste raisonnable mais personne ne se bat non plus pour récupérer le foutu kit avec la C200 dedans, au malheur de Lionel. Un dernier message pour Romain qui nous fait la sonnette, avec un déclenchement secours prévu pour le lendemain 6h et une sortie estimée vers 20h. Il est 7h40, ça nous laisse pas mal de temps.

La montée au col de l’Alpe et ses 400m de déniv se fait tranquillement en 40 minutes, en papotant avec Gervais. Impossible de ne pas chercher les plaquettes dans ses cannelures de beau calcaire Chartrousain. Personne à l’horizon, parfois une entrée qu’on imagine aller voir un jour mais qui doit certainement pincer très vite.

Les belles falaises de chartreuse :

Après une traversée express de la prairie et de ses vaches, on trouve enfin l’entrée bouchée par une tôle. Pas de doute, y a un beau réseau derrière, ça souffle, c’est froid, ça donne envie quoi ! Et cerise sur le gâteau, ça a l’air large pour un méandre “accrocheur” et surtout propre ! On enfile vite fait nos combinaisons, les baudriers, casques, lampes, chaussettes néoprènes et on chauffe tellement vite dans les bury que j’attrape la première corde ( C50 qui rentre pas dans le kit point chaud) pour attaquer l’équipement, avec Gervais qui suit de près pour dicter la topo. Il est 9h30, c’est parti.

Le premier méandre est sympathique sur 30m, la corde sur les épaules. Avant d’attaquer les premiers puits. Certaines topos parlent de P20, d’autres P12 P7, ça ressemble vraiment à la deuxième option. C’est parti pour visser de la plaquette, et chercher les foutus AN (amarrages naturels) décrits sur la topo, qu’on trouvera pas… Bref ça avance jusqu’à arriver dans une grande salle avec un beau P70 qu’on ne descendra pas directement. J’ai fini ma portion à équiper, plus qu'à chercher la suite entre les blocs en attendant le kit suivant qui sera équipé par Fabien.

La suite se passe après un R4 facilement désescaladé, mais qui donne rapidement sur le P49 et P13 jusqu’à la rivière. Tout s’équipe bien, on peut enfin découvrir un bout d’actif qui coule tant bien que mal. Suffisamment d’eau pour se mouiller mais pas assez pour à tout pris se lancer dans des oppositions fatigantes…on finit tous par poser un orteil ou deux dans la rivière qui sculpte de jolis petits toboggans. C’est assez joli, on croise des concrétions de temps en temps et au final on a du mal à se rendre compte qu’on est bien -120m sous l’entrée.

Quelques photos de la rivière :

Au bout d’un moment, la rivière commence à descendre un peu et l’on s’engage sous une autre galerie fossile qu’on sait arriver au sommet du P200. S'enchaîne alors quelques petits rappels équipés par Lionel et Gervax [ me souviens plus ], mais il s’agit surtout de ressauts équipés hors crue qui aident bien à moins se mouiller les pieds. Enfin sauf maladresse car sur un P12, je donne un coup de pied pour m’éloigner d’une légère cascade, mais le balancier de la corde m’y ramène jusqu’à mi-cuisse…

Là ça cafouille un peu plus à l’équipement, on comprend pas bien quelle corde va où et quand je rejoins la tête du groupe, on m’informe que je dois remonter la dernière longueur (P20) pour remplacer la C70 par une C20 qui ne suffit pas dessous…l’occasion rêvée de se réchauffer en remontée de corde, je ne rechigne pas à enfiler mon pantin et ma pédale. Parce que bon, eux ils se réchauffent en équippant, mais derrière on attends un peu plus, et avec du courant d’air.

Ma petite manip réalisée, j’arrive juste avant que Gervais n’attaque la descente du puit Bachetta, le fameux P200 qu’on attaque à environ 130 de sa hauteur. Autant dire qu’on ne voit pas du tout le fond et à peine le mur en face à travers les embruns de l’actif qui s’y jettent en cascade. Moi qui au début pensait juste voir le haut et proposer de remonter, ça donne sacrément envie d’aller descendre là dedans. Enfin une fois que Gervais aura tout équipé, parce que poser la C200, bah ça prend du temps…mais on est bon niveau horaire.

Gervax à l'attaque du P200 !!!!!

Après un petit bout de temps, et une fois que j’ai laissé de l’avance au trois zozo qui sont pendus sur des frac le long d’un mur lisse, c’est parti pour une descente très sympathique ! Gervais n’est pas encore au fond mais a déjà bien 80m d’avance pour donner de la perspective avec sa pauvre DuoRL qui peine à éclairer le puits. Mais à l’entendre c’est MAH-JEUR ! Surtout ce frac accroché sous un dévers et qui nous lance dans une longueur de 60m plein gaz, ça va être fun à remonter et à équiper ! Après un cris inaudible de gervais, lionel (qui est 60 mètres plus haut) comprend qu’il doit balancer la corde pour faire penduler gervax qui se retrouve au bout de 60 mètres de corde à 2 mètres de la paroi devant deux beaux AF. Comme une grenouille il essaye de faire la brasse dans l’air, mais rien y fait, c’est bien le balancier de Lionel qui l’aidera à attraper la paroi !

A partir de là, plus de corde, on va juste se balader dans la rivière jusqu’au siphon à -370, c’est toujours beau et propre, ça fait plaisir de pas ramper pour une fois. Le siphon est magnifique, en tant que plongeur ça donne juste envie de se foutre à l’eau, ce que j’ai failli faire en glissant dans la banquette de glaise. C’est que l’eau est si limpide, qu'on ne voit pas qu’on met le pied dedans. 

Max au Siphon :

Quelques photos, un thé, un casse-croûte efficace et dès que possible Lionel attaque la remontée, parce que bon y a un bout quand même. Il est 14h, maintenant va falloir tout déséquiper. Pas d’hésitations, Gervais fait le P200, Fabien, la suite jusqu’à la rivière et je ferais la fin de la rivière à la surface. J’hérite du kit point chaud et attendrai le déséquipeur aux têtes de puits.



Tout s’enchaîne bien,  et maintenant qu’on est mouillés des pieds, on fait moins les délicats dans les rivières. A la remontée Lionel en profite pour refaire deux trois devs un peu étranges qu’on avait posé à la descente, ça frottera moins. Gervais arrive avec le kit de 200m, il est parti pour sortir bronzer au soleil, bientôt suivi de Fabien. Je finis de déséquipper rapidos, larguant un kit à Lionel pour finir tranquillement. Il me reste bientôt plus que la C50 du début dans les bras, et là vraiment ça ne rentrera jamais dans le moindre kit, donc je la love tant bien que mal dans le méandre accrocheur, et m’extrait de la cavité à 19h. 

La sortie de Lionel :

Tout le monde est déjà changé,  ils en ont profité pour sécher au soleil les sagouins, tandis que je me change à l’ombre maintenant que le soleil est bien descendu. On rattache les kits sur les sacs, ça pendouille un peu de partout mais tant pis la priorité là c’est un repas…tout le monde rêve d’un truc gras et on finit par se décider à passer par PizzaCampus sur le chemin de la perm. On ralentis à peine la marche pour admirer le coucher de soleil sur les Bauges et le Mont Blanc rosé perçant au dessus des nuages. Arrivé au van, on déboite un sachet de madeleines et on charge les sacs vite avant que Gervais ne commande les pizzas. Objectif 21h30 St martin d’Hères.

Arrivé à la perm, l’ordre des priorité est bien établi, manger puis après on triera le matos. Parce que c’est le bordel, entre les cordes et amarrages persos qui sont gravés mais pas tous, enfin si tu comprends là il manque une plaquette…mais on retrouve tout et 23h sonne le départ direction maison, douche, dodo. Déjà on a de la chance, on est sortis tout propres de la grotte.

 

Après l'effort, le réconfort :

Je ne réaliserais que le lendemain en sortant de chez moi (une des trois tour de l’île verte), qu’on aurait pu rentrer deux tours l’une sur l’autre dans ce puits Bachetta…si ça ça vous donne pas envie d’aller y mettre votre baudrier, je sais pas ce qu’il faut.

MAXIME pour l'écriture du CR !

TPST : 9H



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