We à Samoëns avec les Vulcains 1


Participants:
– Vulcains: Josiane Lips, Judith, Bernard Lips, Frédéric, Xavier et Jonathan
– GUCEM: Jérémy, Jonathan (le même) et moi

TPST: 13h

Préambule : on a été invité à participer aux explorations menées par les Vulcains à Samoëns, via Jo.

Ce vendredi 30 octobre on se donne rendez-vous entre Gucémiens à 17h30 au campus. Je retrouve Jérém peu avant dans le tram, quelques blabla plus loin je me rends compte que j’ai oublié ma sous-combinaison, on nous a annoncé 2°C dans la grotte -_-‘. Obligé de faire demi-tour, on perd déjà 30 minutes sur l’horaire. Au bout d’une heure de route, une envie de pizza prend au conducteur (Jo) et à son copilote (Jérém), commence alors notre première explo du week-end : on vient de passer Annecy, on s’enfonce dans la Haute-Savoie, en direction de Cluses, et on cherche un camion pizza. Après plusieurs tentatives on trouve la Case à Piazza (j’écris le nom pour ne pas l’oublier 😉 ) à Cluses. Visiblement ils prennent le temps pour faire les pizzas en Haute-Savoie, on attendra 40 minutes nos pizza. On met se temps à profit pour préparer nos sacs pour la montée, 2h30 annoncé, l’optimisation du sac est à son comble : la moindre pomme peut rajouter du poids ! Une fois fini on patiente en assistant au spectacle donné par les « pizzaïolettes » et leur chef d’orchestre.

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3 pizza et 30 minutes plus tard on arrive au parking, en 3 minutes on décolle, il est 20h50. On marche tranquilou (bilou ?) dans la nuit avec tout le panorama que l’on peut imaginer sur la vallée et les massifs de l’autre côté. Le chemin devient légèrement plus escarpé, on voit apparaitre une chaine métallique sur le rocher, on saura plus tard à quoi elle sert. Le rythme est bon, on arrive en haut à 22h20 (1h de moins que prévu, cool). Le refuge concurrence le Hilton de Bora Bora : une couchette chacun avec un matelas, il y a une grande table avec pleins de bonnes choses à manger (et à boire), et surtout 5 Vulcains qui nous accueillent très chaleureusement ! On reconnaitra le couple Lips, les parents de Steph qui plonge avec Manu (au Souffleur d’Albion notamment, pour ceux qui suivent l’histoire). Après quelques présentations, prévisions pour le lendemain et autres anecdotes flippantes sur la spéléo vue par les Vulcains, on se couche.

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Le lendemain pas de réveil, le pied 🙂 On se lève tout doucement vers 9h30, on mange en prévision de la grosse sortie qui nous attend, on prend le temps de préparer les affaires et on décolle vers 12h du refuge (oui oui on part bien pour une explo de 12 à 20h !). A 13h30 on arrive à l’entrée du trou, on prend le temps de manger (encore 🙂 ) en profitant du soleil et du panorama sur la mer de nuage. 14h30 on rentre dans le CP16 (16ème entrée trouvée dans la Combe au Puaire).

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Les puits s’enchainent bien, les volumes sont de plus en plus grands, on apprécie la couleur du rocher, en progressant consciencieusement car les cordes pleines de glaise glissent facilement. Assez tôt dans la progression Xavier m’attend pour me donner des consignes, la suite n’est pas tout droit au plus évident mais dans la lucarne à droite, les consignes : « Sur le ventre, les pieds en avant, au bout de 3m tu te casses en deux pour arriver les pieds sur une margelle ». Ok, donc là on commence la vraie spéléo. Pour info, il ne vaut mieux pas rater cette margelle, elle est au sommet d’un P50. On continue la descente en buvant dans différentes flaques suspendues puis on rejoint la corde qui descend du Rasoir. A partir de là on progresse sur l’équipement monopoint des années 80. On arrive rapidement au Gour Bleu : petite réserve d’eau limpide avec quelques boule de calcite au fond et surplombé par une série de grosses stalactites et excentriques parfaitement blanches, le tout au milieu d’une zone plutôt argileuse. Juste après, un ramping à peine plus large que les épaules mais sur un sol lisse (dépôt de calcite ?), un mini volume pour se redresser et là… l’étroiture de la sortie ! Oubliez kits, mini-kits et autres superflus, elle est tordue, tapissée d’une glaise collante, le tout débouchant au début d’un pan incliné calcifié bien glissant, ambiance quoi ! 🙂 Deux mètres de corde plus loin on est dans le méandre Charli, l’avale serait aussi chiant que l’âne du gardien du refuge, d’où le nom, chance ! Nous on part vers l’amont. Là débute la contemplation, le Gour Bleu n’était qu’un avant-gout, on hallucine autant sur la quantité et la blancheur que sur la générosité des excentriques. Les concrétions contrastent avec le noir de la roche Hauterivienne. On continue comme ça dans un méandre confortable pendant un moment.

 

On arrive sur un terminus en cours de désob au bout de 3h30 de progression. Malheureusement ce n’est pas le terminus que l’on cherche, on fait demi-tour, on aura profité d’un ramping de quelques dizaines de mètres en aller-retour. Xavier retrouve rapidement l’intersection que l’on a ratée à l’aller. On doit être à 4h de progression, le temps de remontée à partir de ce carrefour est estimé à 5h et Xavier nous annonce 8 à 10h de progression + explo en aller-retour à partir d’ici si l’on veut aller au terminus cherché… On ne tente pas le diable, décision est prise de retourner vers la sortie pour faire les escalades que l’on a vue à l’aller. Jérémy part dans un trou visiblement jamais fait, le départ et un léger ramping mais le volume augmente petit à petit. Il arrive sur une escalade avec des prises qui ressemblent vraiment à du caillou mais qui sont aussi friables que de la boue séchée. La suite est un méandre dans lequel il croise un fil topo, Xavier comprend vite que c’est le bas du méandre que l’on aurait pris si l’on était parti pour le terminus cherché. Jo et Xavier font la topo et on avance. Rapidement on arrive sur une première escalade de quelques mètres un peu glissante, je l’a fait tout doucement, la sortie est un peu délicate mais ça passe. Derrière j’arrive sur une conduite forcée descendante, très jolie certes, mais ce n’est pas de la première, il y a des traces évidentes de passage. On se rencontre sans difficulté que c’est un bouclage avec la galerie que l’on a prise à l’aller, dans la continuité je remarque que la conduite forcée continue, c’est aussi un bouclage. On prendra tous ce deuxième bouclage, beaucoup moins expo que la galerie initiale. La deuxième escalade ne se fait pas en opposition, elle est légèrement traversante et il faut trouver les prises qui tiennent. J’arrive en haut plus facilement que prévu, derrière un mini château de cartes je vois une lucarne avec un volume derrière : « ça continue ! ». Xavier me jette une corde que j’installe sur deux amarrages naturels (à l’aide d’un faux-facteur, hein Jérém 😉 ). Pendant que le premier monte je passe la chatière, juste après c’est un siphon de glaise L C’est une jolie cloche, parfaite pour installer un bivouac, mais ça ne continue pas du tout. Xavier fait la topo et on repart. J’essaie le rappel à l’ancienne pour descendre, je n’ai vraiment pas le coup de mains pour ça. Jo n’étant pas monté, il commence à avoir froid, on repart rapidement. On arrive au pied d’un départ situé à un peu moins de 10 mètres au-dessus du méandre. L’escalade en libre est impossible, Xavier se lance dans une montée en artif. Le temps qu’il prépare tout son attirail, je fais le corps mort pour l’assurer, Jérém et Jo installent la « cantine » (dixit Jérém). Xavier tape, perce, re-tape, vis et se hisse tout en coachant Fred qui l’assure. Nous en bas c’est le festival de la nouilles : nouilles au bœuf, nouilles au poulet, nouilles aux épices… festival conclu par le thé au citron au goût de nouille le plus épicé de la région. Une fois en haut, Xavier installe une corde et redescend déséquiper. On a fait tout ce que l’on a pu mais on a quand même eu un peu frais, ça nous motive à être efficace pour repartir. Je monte et règle les nœuds suivant les consignes de Xavier. Derrière ça continue, petite désescalade avec une suite en bas (bouchée) et une suite en haut presque colmatée qui laisse passer un léger courant d’air soufflant. Xavier et Jo topographient tout ça, on se met en route pour la remontée.

On avance tranquillement dans le méandre, le rythme est bon. L’étroiture de la sortie fait aussi des siennes au retour : je sers de cale-pieds à Fred, une fois passé on met en place la très compliquée « technique de la main » avec Jérém (qui consiste à tendre sa main à celui de derrière pour qu’il puisse tirer dessus), Jérém la réutilise avec Jo. On passe à nouveau au niveau du Gour Bleu. On prend une variante pour la remontée : Le Rasoir. Ça commence par une zone légèrement labyrinthique un peu basse mais très confortable, même l’étroiture « ponctuelle » se passe bien. Ah oui, point important lors d’une sortie avec des Vulcains!

Voici la traduction du langage Vulcains (pour les Gucémiens) :

– « Le Berger » : ce n’est pas une grosse sortie, -_-‘
– « Ce n’est pas étroit » : préparez-vous à avancer de profil
– « C’est étroit mais c’est ponctuelle » : une étroiture comme tu n’as jamais vu t’attends
– « C’est étroit » : oublie, tu n’y vas pas, t’es un Gucémien tu vas mourir.

Le Rasoir c’est beau ! mais c’est glaiseux L attention aux bloqueurs qui ne bloquent pas, Jérém pourra vous raconter comme un Croll qui ne croll pas ce n’est pas drôle 😉

On remonte, on remonte, on re… O_O on redescend ! Hé oui le Rasoir porte bien son nom, après avoir remonté plusieurs cordes on redescend une enfilade de puits pour revenir à l’intersection où on avait retrouvé l’équipement des années 80 à la descente. On mange un bout, plutôt bienvenu avant cette montée (autrement dit je crevais la dalle). En attendant que Xavier finisse le rééquipement, les 3F (Faim, Froid, Fatigue) nous inspire un petit délire de pizza géante, de priorisation entre pizza et pizzaïolette, ou encore de tireuse à bière en forme de concrétion.

Le puits qui suit inspire Jérém qui nous pousse la chansonnette sur l’air de « La chenille », j’ai retenu : « Met tes bloqueurs sur la corde, c’est la guenille qui redémarre… » On tient quelque chose là. La remontée continue, j’y vais tranquilou bilou, devant Jérém explique désespérément à son kit comment ne pas se coincer mais visiblement le bidon étanche ne comprendra pas jusqu’à la sortie.

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A 3h40 on est tous sortie, on profite du panorama magnifique avec la ville qui colore légèrement les nuages et la lune qui éclaire le tout. Une demi-tranche de jambon plus tard on commence la descente, à 5h on arrive au refuge. On mange un peu tout ce qui passe à portée de main et on se couche sans somnifère.

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Le dimanche tout le monde est debout à 10h30, excepté Xavier que l’on réveille à son insu. On se prépare, on range, on nettoie (Jo manie particulièrement bien la brosse 🙂 ) et on part un peu avant 15h pour arriver 1h après à la voiture. Sur le chemin du retour on aura pu constater la raison de la chaine : il y a un petit vide non négligeable en cas de chute. Xavier nous montre « innocemment » un trou énorme au milieu d’une falaise sur le Criou, c’est clairement une conduite forcée, évidemment l’idée nous chauffe à mort ! On a étudié toutes possibilités pour y monter, c’est faisable mais ce n’est pas la balade du dimanche. On finit par la binouze qui va bien à Samoëns et retour chacun chez soi.

Pour notre prochaine invitation à Samoëns :

– Escalader vers l’entrée de cette conduite forcée
– Bivouac au V8 situé à 2600m d’altitude (3/4h de marche bien chargé)
– Désob dans le trou à 50m du refuge (désolé j’ai oublié le nom)
– Plein d’autres choses aussi mais on ne peut pas tout faire 🙂

Un GRAND MERCI aux Vulcains pour l’invitation, l’accueil et la balade ! On n’a qu’une envie c’est d’y retourner.

Pour développer la connaissance Gucémienne du monde souterrain on pourra retenir :

– L’ordre des couches de roche : Urgonien, Sénonien, Hauterivien et Valanginien (vaginalien ?)
– Pas de Sénonien autour du Jean-Bernard (mais présent autour de Grenoble, c’est la couche avec les silex)
– L’Urgonien est (sur sa partie inférieure) d’un gris plus foncé parsemé de liserés blanc, autour du Jean-Bernard
– L’Urgonien est un faciès et non un âge, contrairement aux autres couches

A bientôt sous terre 🙂
Damien

 

 


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