Double bivouac au Souffleur d’Albion


Participants : Cécile, Guillaume, Manu, Jérémy, Damien (GUCEM) ; Stéphane, Karx, Fred, Thomas, Clément (Vulcains) ; David
TPST : 45h30 , du 19/12 au 21/12
Le Souffleur d’Albion c’est la grotte que Manu est en train d’explorer avec des Vulcains, dont Stéphane Lips, et d’autres plongeurs comme David Bianzani.
Samedi :
On part tous les 5 de Grenoble, on passe vite fait sous les falaises d’Orpierre parfaitement en condition pour grimper, puis on arrive sur la plateau d’Albion avec un brouillard qui va bien nous refroidir pendant le temps de préparation, à 13h30 on est sur place (3h de route). Une petite blague de Manu à la sortie de la voiture sur le tubas qu’il a apporté pour Cécile, et les lyonnais sont tout de suite au clair sur notre niveau de connerie pour le week-end. On mange et on se prépare tranquillement pour ne rien oublier et optimiser les kits. Malgré ça les kits de 25 litres sont vite écartés… on partira avec des 35 bien pleins! A 16h30 on rentre sous terre, un seul kit chacun, 3 kits de bivouac et 2 bouteilles. On part pour deux nuits sous terre.
Cécile rentre la première sous terre, après avoir fait tomber la feuille à la tête du premier puits (vidéo à l’appui), elle nous perd un peu plus loin (vidéo à l’appui)… on n’est pas encore en-bas -_-‘
Assez vite les lyonnais nous remettent sur le bon chemin et la progression se poursuit. On passe les premières dizaines de mètres de corde. Pour le méandre de l’Ankou on sera drivé par Steph Lips mais les consignes ont du mal à passer, Jérémy et Guillaume en queue de peloton en font les frais. On retiendra qu’à l’arrivée dans le méandre il faut tout de suite descendre deux mètres, suivre les rubalises à niveau puis lorsque la rubalise fait un “L” il faut toujours rester au sommet du méandre (utile pour le retour 😉 ). Si l’on ne suit pas cette trajectoire le méandre devient très très étroit!
Après un peu plus d’une heure dans le méandre on arrive à la tête des grands puits, 250m de puits et 42 fracs nous attendent, autrement dit que du plaisir 🙂 Dans c’est cas là on est toujours tiraillé entre apprécier la descente parce que c’est magnifique et l’idée que la remontée va être looooongue! Le frac au bout d’une écaille marque le haut du P110, sur les deux dernières longueurs on fait gaffe au pierrier et on arrive à la seule source d’eau potable. Reste plus que 5 minutes de marche dans des volumes immenses et à 20h30 on arrive au bivouac. La hauteur et la largeur de la salle du bivouac se compte en dizaines de mètres, la longueur n’est pas mesurable! On emmène le matériel de plongée au début du S1 de l’amont pour que les plongeurs se préparent pour le lendemain, au passage on récupère du matériel accroché dans un coin avec une petite frayeur lorsqu’une bouteille tombe et s’ouvre toute seule mais Manu est réactif! Ouf! 
Pour ce premier bivouac on est 11, chacun se fait sa place et on se fait un petit repas autour de la petite table en pierre. Petite révolution au sein du GUCEM, on ne mangera pas de la Djorba mais de la Harira! On est sauvé ça a le même goût 🙂 On accompagne ça de bacon, fromage, saucisson, compote, chocolat (en bouillie), etc. On se couche assez rapidement, la journée du lendemain va être longue pour tout le monde.
Dimanche : 
Le réveil sonne à 7h mais certains ne l’entendent pas et les autres ne bronchent pas! Les plus chanceux gagnent 45 minutes de sommeil! Le temps de sortir du duvet et on se fait un petit déjeuner à base de cake aux fruits, chocolat, compote, mélange du matin (museli, graine de tournesol, fruits sec, lait en poudre et sucre de canne), etc. Les plongeurs quittent le bivouac vers 9h et nous vers 9h15. On a deux kits avec pharma, point chaud, bouteilles d’eau et bouffe. Cécile, Guillaume, Jérémy, Fred et moi quittons la salle des artifices à 9h30, pas tous décidé à se mouiller, en effet, quelques dizaines de mètres plus loin nous attend une voûte mouillante… Dans les grottes à 14°C du Vaucluse elles ne se passent pas en combinaison néoprène (trop lourd) mais tout nu pour ne pas mouiller les affaires de spéléo! Du coup on ne se pose pas mille questions, on fait attention à ne pas mouiller les affaires en se déshabillant, on en fait un beau paquet et on met ça au dessus de la tête pour traverser.
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Il doit y avoir une quinzaine de mètres avec de l’eau au niveau du nombril, mais c’est pas si froid. De l’autre côté on se laisse 5 minutes pour sécher et on se rhabille.
A partir de là on marche dans une rivière bien large (vidéo), avec l’eau qui serpente entre des plages de galets blancs contrastés par les silex noirs.
On passe l’ap-poggia-ture qui est une remontée d’une centaine de mètres, assez raide pour nous faire apprécier les marches taillées dans la glaise. On arrive alors dans des petites galeries, dont une partie s’appelle le boyau anal et ce n’est pas pour rien (vidéo). A la sortie un P40 nous attend, un petit toboggan et on retombe dans des grandes galeries avec de belles et grandes marmites qui nous mènent au sommet du P65. Fred récupère la corde et se colle à l’équipement de ce magnifique puits, pendant que j’essaie de faire des photos. On arrive en bas il est 13h50 et on décide de manger, un peu sur le pouce parce que certains ont froid et la zone ne se prête pas forcément à un arrêt prolongé. Quelques nouilles et tranches de saucissons plus tard on repart, en deux équipes cette fois. Guillaume et Jérémy repartent tranquillement vers le bivouac, pour ma part je suis bien décidé à voir le siphon aval et Cécile fini par me suivre malgré le remplissage de bottes qui nous attend. Pour Fred ce fut une longue hésitation parce qu’il ne voulait pas se mouiller mais quand il nous a vu partir avec Cécile dans la grande galerie il a tout de suite pris la décision de nous suivre, et ça en valait la peine! La progression est facile, les galeries sont super jolies, le P29 juste avant le fond vend du rêve avec ses gros silex tout ronds qui ressortent comme des petits balcons au milieu de la paroi toute blanche.
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Vu qu’on descend sur des bi-points plutôt hasardeux, je n’oublie pas de vérifier les cordes pour être sûr qu’elles ne soient pas tonchées (ça ferait beaucoup 😉 ). On doit arriver à la verticale du siphon terminal vers 14h30. Fred ne voit pas l’intérêt de descendre, moi je ne me pose même pas la question je veux toucher le fond! Je vérifie la corde en place et descends dessus, malheureusement elle n’est pas assez grande pour toucher la surface de l’eau. Cécile descend aussi, ça entraîne à la conversion 😉 quelques photos qui vont bien et on repart à 15h du fond. 
Le retour se fait assez bien, sauf pour Cécile qui mouillera plus que les bottes au pied du P65 (vidéo). Je déséquipe le P65 et on remet la corde à sa place, on arrive trop vite (à notre goût) au boyau anal qui va recouvrir notre matos de boue, ce qui rendra la remontée du P25 bien galère! L’ap-poggia-ture et ses marches en glaise passe vraiment bien à la descente 🙂 Reste la magnifique rivière et la voûte mouillante. A 19h on est au bivouac, Guillaume et Jérémy sont arrivés pas longtemps avant, ils ont pris le temps de contempler. David et 3 lyonnais sont remontés dans la journée, il ne manque au bivouac que les deux plongeurs restants: Steph et Manu. On pense les attendre pour manger dans un premier temps, mais n’ayant pas beaucoup mangé pendant les dix dernières heures, on décide de leur laisser leur portion de côté et de manger la notre. A 22h15 toujours pas de plongeurs en vue, on se rappelle leur volonté de plonger le S5 et de faire de la topo s’il ne sort pas, sachant qu’ils peuvent faire des explos de 15h on décide de se coucher. A 00h45 on verra arriver Manu dans la plus simple des tenues spéléo: double kit, des bottes, un casque et c’est tout! Ils se couchent vite, on se lève tôt le lendemain.
Lundi:
Le réveil sonne encore à 7h, mais cette fois Guillaume ne laisse pas s’échapper sa chance d’être à l’heure à Grenoble. En 5 minutes il a plié ses affaires et commence à grignoter quelque chose en remplissant des kits, autrement dit ça motive à se bouger! L’objectif est de décoller du bivouac à 8h, tout le monde met la main à la pâte, on est plutôt efficace. On décolle enfin! Ah… il est 9h… On se lance tous à la suite dans la série de puits, Manu nous motive avec ses chansons d’ambiance et en un peu plus de 2h on est à l’entrée du méandre de l’Ankou. Le temps de boire un coup et débarrasser le baudrier du superflu, on se lance avec Jérémy et Guillaume dans l’Ankou(lé). Après 5m de progression ils sont déjà 2m en dessous de moi dans un passage bien plus étroit… fallait vraiment rester au sommet du méandre! Ils comprennent vite la leçon, la suite se passe plutôt bien: la partie que je n’ai pas mémorisée est bien balisée et Jérémy se rappelle parfaitement de l’intersection avec le méandre qui mène à l’aven Aubert, ça nous permet de boucler ce passage en 1h. On profite du coca et des snickers laissés à la descente pour reprendre des forces, Guillaume repart tout de suite et on est rejoint par Cécile et Manu. On à tous l’impression d’être sortie parce qu’on a passé 250m de puits et un foutu méandre… mais en fait on est encore à -200! Coca faisant on remonte les 150m de corde assez bien, le méandre des absents et on est dehors!
La magie de la spéléo continuant, au moment où l’équipe finit de sortir, Damien et Naomie arrivent en voiture! Ils partent pour 4 jours sous terre…
Merci Manu pour l’invitation! Merci à la dream team pour ce week-end magnifique!

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