Une grotte, deux équipes, le même objectif : le fond!!
Groupe encadré
participants: Gervais, Lionel, Noémie, Romain, Grégoire, Thomas G., Océane et Manu
TPST: 14h
Groupe Autonome
participants: Benoît, Thomas B., Kira, Clément, JB
TPST: 10h
Depuis le temps qu’on voulait y aller, faire le fond des cuves de Sassenage. Cette fois-ci c’est la bonne. Après quelques incertitudes concernant le risque de crue, on se décide. Ce sera ce dimanche. Il y aura deux groupes, un premier mené par Manu, et un groupe autonome avec Benoît, Tom, Kira, Clément et moi. Samedi soir, alors que je prépare activement la sortie avec Benoît (comprendre : on est en train de s’enfiler des pintes au Korner pub), l’alerte tombe: un groupe de spéléos parti à Gournier n’est toujours pas rentré, les membres de la 3SI sont mis en pré-alerte. Réaction de Benoît : Oh chouette, j’ai jamais fait Gournier! Finalement, le groupe sortira un peu plus tard sans encombre (Réaction de Benoît: déception intense).
Nous nous retrouvons donc le lendemain à 9h au parking, ayant prévu un départ une heure après le premier groupe. Arrivé à l’entrée des cuves, on cherche le badge laissé par Manu. On cherche, longtemps, sans succès. On fouille dans tous les recoins les plus improbables. On ne trouve pas. Eh merde! Bon, reprenons calmement: “A gauche de la topo, il y a un petit muret puis des pierres…”.
MAIS BORDEL, IL l’A PLANQUÉ OU SON P***** DE BADGE? Il sera finalement découvert par hasard, sous un paquet de feuilles mortes.
Il est 9h50, et l’on est enfin prêts pour une bonne bambée sous terre. On part combis ouvertes, en gambadant dans les escaliers de la partie touristique. On arrive rapidement à la salle à manger, rebaptisée officieusement salle vomito suite à une obscure soirée de mars 2021. On monte sur une vire, puis on s’enfile dans une petite galerie vers la suite du réseau. On passe le P13, puis une série de petites marmites avec des mains courantes (il y en aura beaucoup le long du trajet), dont une où l’on pourra se prendre pour Jésus marchant sur l’eau, grâce à un câble astucieusement tendu au ras de la surface. On arrive à un ressaut, au niveau duquel Tom et Benoît enlèvent une vieille corde tonchée. Elle sera remplacée par une belle 10.5mm toute neuve, don d’un généreux mécène ayant déjà participé (à son insu) à l’équipement de plusieurs cavités iséroises.
On arrive ensuite au puits Lavigne, qui débouche sur la grande galerie qui part en direction du siphon ouest. On se glisse dans une chatière, et on entre dans la suite du réseau. A partir de là, aucun de nous cinq n’a jamais mis les pieds. Nous arrivons dans un joli petit actif, et retrouvons le premier groupe, que l’on entendait déjà au loin à l’approche du puits Lavigne. Il faut dire que le spéléologue est un animal particulièrement peu discret, et que le groupe nous précédant ne comportait pas les spécimens les moins bruyants. On continue un moment avec eux, puis on décide de les devancer pour éviter les bouchons sur les remontées de puits.
Après quelques louvoiements et hésitations sur l’itinéraire à suivre, on arrive à la salle du Thermomètre, qui se reconnaît aisément par la présence d’un thermomètre posé contre la paroi, de matelas pour le bivouac par terre, et par une odeur de pisse caractéristique.
Encore des marmites, des petits ressauts à remonter, puis on arrive à la cascade Jaqueline. Grosse ambiance. On remonte à côté de cette cascade, et on débouche dans une zone plus sableuse, où l’on rejoint la salle des trois, puis la galerie fossile des trois. Plus loin, on passe le laminoir du beurre, délimité par deux bancs de calcaires aux surfaces parfaitement lisses. Kira en profite pour faire une sieste éclair. C’est vrai qu’on est bien là, coincé entre les strates. Le laminoir débouche sur le balcon, duquel on rejoint l’actif par un P7 équipé d’ une corde plus âgée que mes colocs (18 et 19 ans respectivement). Mais bon, comme dit Tom, “c’est bon, ça a une durée de vie de 30 ans ces cordes là sous terre”.
Après un petit passage sous la douche (qui sera particulièrement désagréable au retour), on arrive à la salle Carrel, impressionnante par son volume. On se croirait au Berger, tiens. La suite, c’est au-dessus, avec un P60 à remonter. On n’est plus très loin du but, alors on laisse ici tout ce qui est inutile : bouffe, réchaud, etc.
Pendant que Benoît remonte une corde qui pendait au milieu de la salle, Tom teste une seconde corde fractionnée qui remonte le long de la paroi. Verdict : les amarrages sont daubés du cul ! On ne passera pas par là. Benoît arrive en haut du premier jet plein gaz (~35m), constate avec soulagement que la tête de puits est béton (deux broches reliées par une chaîne), et pose sa C40 en 8mm pour doubler le puits. Je suis le premier à remonter dessus, ça tangue. C’est que c’est élastique, la 8mm. Après ce premier jet, il reste plusieurs sections plus petites à remonter pour rejoindre le haut du puits. Ensuite, on retrouve l’actif que l’on remonte, d’abord par une cascade de 16m, puis par plusieurs ressauts et marmites équipées de main courantes. On arrive à la galerie des cinq, puis on finit par retrouver l’actif. On débouche enfin au siphon terminal, surveillé par un nain de jardin, à +390m de l’entrée.
Il est déjà bien 15h30, cela fait presque 6h que nous somme sous terre.
- “Mince, ça va être long le retour. On va pas être sorti tôt. Au fait Benôit, c’est qui notre sonnette?
- Bah euh…, on va dire qu’on aura pas de pépins, hein ? “
Après ces paroles rassurantes, on prend rapidement une photo pour immortaliser le moment, puis on repart sans traîner vers la sortie. On enchaîne les puits, moi et Clément devant, et les autres qui suivent juste derrière. Arrivé au P60, on entend la douce voix de Manu, qui résonne du bas de la salle Carrel. Ils viennent juste d’arriver, après avoir fait une bonne pause casse-croûte. On voit Grégoire qui semble déjà bien entamé.
On s’arrête manger un morceau, pendant que Manu double le premier puits pour son groupe. S’ensuit un long moment d’hésitations, pour savoir si la C40 que Benoît avait posée à la montée reste ici pour tripler le puits. Manu joue un moment à “Et je mets la corde… et j’enlève la corde ! Et je remets la corde…”. Un “Mais décide toi Manu!” lâché par Benoît du bas du puits mettra fin aux tergiversations : la C40 repart avec nous.
Le retour s’enchaîne bien, malgré quelques hésitations sur le chemin à suivre. On passe le vomito à 19h, et on est dehors à 19h30. Après être redescendus et s’être changés, on partage un dernier bout de saucisson, qui viendra clôturer cette journée bien remplie aux Cuves.