Fond des cuves de Sassenages


Une grotte, deux équipes, le même objectif : le fond!!

Groupe encadré

participants:  Gervais, Lionel, Noémie, Romain, Grégoire, Thomas G., Océane et Manu

TPST: 14h

Il y a bien longtemps que j’entends parler de cet objectif. Il faut dire que c’est assez mythique et un peu prestigieux d’aller visiter le fond des Cuves de Sassenage ! Mais ce jour est enfin arrivé ! Enfin on a failli ne pas y aller… La veille, le potentiel déclenchement d’un secours spéléo a failli avoir raison de notre sortie du lendemain, car certain.es d’entre nous étaient mobilisés… Mais ouf, tout va bien, le groupe qui était en retard est sorti, et nous on peut aller aux Cuves !
Le rendez-vous est donc à 8h sur le parking des Cuves. Grégoire, qui vient de Chambéry se gare vers chez moi, Lionel nous récupère, et on arrive pile à l’heure, comme tous les autres !
On va être assez nombreux sous terre, puisque deux groupes vont partir : un groupe “autonome” qui a rendez-vous à 9h, et nous, avec Manu comme encadrant, qui sommes tous dispo à 8h. Ce groupe là est essentiellement constitué de celles et ceux qui ont suivi la formation à l’équipement avec Benoît !
 
On se prépare, un petit kit chacun, et on part ! L’idée est d’y aller doucement ! Les autonomes iront vite, c’est un peu leur objectif ! C’est pas le nôtre, on prend le temps, et on se met pas dans le rouge.
 
Alors on avance tranquillement et on commence avec des secteurs qu’on a déjà visité pour certain.es d’entre nous : la partie touristique, la salle à manger, et jusqu’au puits Lavigne. Au pied de celui ci, on quitte le parcours qu’on connaît (car c’est aussi par là qu’on passe pour aller visiter la galerie et le siphon ouest), on franchit une petite étroiture, et s’engage dans la rivière des Benjamin. On passe un peu dans l’eau, un peu en oppo, dans cette très belle galerie. On progresse, on progresse, et on rejoint la salle Lafforge, où on est nous même rejoint par le groupe autonome ! En effet, ils progressent vite ! Mais bon, ils sont cinq, on est huit… On discute 5 min et ils nous doublent. On se reverra dans quelques heures.
 
On enchaîne les salles et les galeries. C’est varié, large (souvent), mais pas concrétioné. Mais que c’est beau ! On progresse souvent dans la rivière ou à proximité. Les cascades sont belles, les marmites aussi ! Quelques mains courantes un peu sportives nous font les bras, mais rien de bien difficile. On passe le laminoir du beurre (dont le nom n’est pas tellement d’à propos), et fait une pause (avec Point Chaud s’il vous plait, on est quand même au Gucem !) du côté du Sufrano-Popodu.  Une petite heure après, on repart et on arrive bientôt au pied du P60. Surprise, on croise les autonomes ! Ils sont en train de descendre. Ils n’ont pas encore mangé, ils vont le faire maintenant. Il semble nous rester un peu plus d’une heure avant d’arriver au fond. Manu monte en premier pour doubler les premières longueurs et nous permettre de gagner un peu de temps. Au final, il n’est pas si long ce jet de 35 m ! Un grand puits, plein de fractio, quelques cordes au-dessus, alors forcément, le groupe éclate un peu. On fini par toutes et tous se retrouver à l’entrée de la galerie des Cinq. Là, on fait un point. Le grand puits a laissé quelques traces sur les organismes, qui sont déjà sous terre depuis près de neuf heures ! La fatigue se fait sentir et avec elle, les indicateurs habituels : on est moins attentif, on fait des noeuds avec cordes et ses longes au fractionnement… Alors certains s’arrêtent ici, et commencent le retour. D’autres continuent jusqu’au siphon. On prend cette décision, car on est plus très loin, et qu’au retour le groupe siphon devrait vite assez rattraper les autres. Alors avec Noémie et Gervais, on file direction le siphon qui est en fait tout proche. Quelques photos avec le nain de jardin local, et on repart. On trouve Manu au pied du P60 qui termine de déséquiper le puits. Le retour est rapide et efficace, on prend moins de photos qu’à l’aller !
On fini par sortir à 22h35 un peu fatigués, mais toutes et tous très content d’avoir passé la journée avec cette super équipe !
Merci Manu pour l’encadrement (et les photos !), et merci Benoît pour l’organisation !

Groupe Autonome

participants:  Benoît, Thomas B., Kira, Clément, JB

TPST: 10h

Depuis le temps qu’on voulait y aller, faire le fond des cuves de Sassenage. Cette fois-ci c’est la bonne. Après quelques incertitudes concernant le risque de crue, on se décide. Ce sera ce dimanche. Il y aura deux groupes, un premier mené par Manu, et un groupe autonome avec Benoît, Tom, Kira, Clément et moi. Samedi soir, alors que je prépare activement la sortie avec Benoît (comprendre : on est en train de s’enfiler des pintes au Korner pub), l’alerte tombe: un groupe de spéléos parti à Gournier n’est toujours pas rentré, les membres de la 3SI sont mis en pré-alerte. Réaction de Benoît : Oh chouette, j’ai jamais fait Gournier! Finalement, le groupe sortira un peu plus tard sans encombre (Réaction de Benoît: déception intense). 

Nous nous retrouvons donc le lendemain à 9h au parking, ayant prévu un départ une heure après le premier groupe. Arrivé à l’entrée des cuves, on cherche le badge laissé par Manu. On cherche, longtemps, sans succès. On fouille dans tous les recoins les plus improbables. On ne trouve pas. Eh merde! Bon, reprenons calmement: “A gauche de la topo, il y a un petit muret puis des pierres…”. 

MAIS BORDEL, IL l’A PLANQUÉ OU SON P***** DE BADGE?  Il sera finalement découvert par hasard, sous un paquet de feuilles mortes. 

Il est 9h50, et l’on est enfin prêts pour une bonne bambée sous terre. On part combis ouvertes, en gambadant dans les escaliers de la partie touristique. On arrive rapidement à la salle à manger, rebaptisée officieusement salle vomito suite à une obscure soirée de mars 2021. On monte sur une vire, puis on s’enfile dans une petite galerie vers la suite du réseau. On passe le P13, puis une série de petites marmites avec des mains courantes (il y en aura beaucoup le long du trajet), dont une où l’on pourra se prendre pour Jésus marchant sur l’eau, grâce à un câble astucieusement tendu au ras de la surface. On arrive à un ressaut, au niveau duquel Tom et Benoît enlèvent une vieille corde tonchée. Elle sera remplacée par une belle 10.5mm toute neuve, don d’un généreux mécène ayant déjà participé (à son insu) à l’équipement de plusieurs cavités iséroises.

On arrive ensuite au puits Lavigne, qui débouche sur la grande galerie qui part  en direction du siphon ouest. On se glisse dans une chatière, et on entre dans la suite du réseau. A partir de là, aucun de nous cinq n’a jamais mis les pieds. Nous arrivons dans un joli petit actif, et retrouvons le premier groupe, que l’on entendait déjà au loin à l’approche du puits Lavigne. Il faut dire que le spéléologue est un animal particulièrement peu discret, et que le groupe nous précédant ne comportait pas les spécimens les moins bruyants. On continue un moment avec eux, puis on décide de les devancer pour éviter les bouchons sur les remontées de puits. 

Après quelques louvoiements et hésitations sur l’itinéraire à suivre, on arrive à la salle du Thermomètre, qui se reconnaît aisément par la présence d’un thermomètre posé contre la paroi, de matelas pour le bivouac par terre, et par une odeur de pisse caractéristique. 

Encore des marmites, des petits ressauts à remonter, puis on arrive à la cascade Jaqueline. Grosse ambiance. On remonte à côté de cette cascade, et on débouche dans une zone plus sableuse, où l’on rejoint la salle des trois, puis la galerie fossile des trois. Plus loin, on passe le laminoir du beurre, délimité par deux bancs de calcaires aux surfaces parfaitement lisses. Kira en profite pour faire une sieste éclair. C’est vrai qu’on est bien là, coincé entre les strates. Le laminoir débouche sur le balcon, duquel on rejoint l’actif par un P7 équipé d’ une corde plus âgée que mes colocs (18 et 19 ans respectivement). Mais bon, comme dit Tom, “c’est bon, ça a une durée de vie de 30 ans ces cordes là sous terre”. 

Après un petit passage sous la douche (qui sera particulièrement désagréable au retour), on arrive à la salle Carrel, impressionnante par son volume. On se croirait au Berger, tiens. La suite, c’est au-dessus, avec un P60 à remonter. On n’est plus très loin du but, alors on laisse ici tout ce qui est inutile : bouffe, réchaud, etc.

Pendant que Benoît remonte une corde qui pendait au milieu de la salle, Tom teste une seconde corde fractionnée qui remonte le long de la paroi. Verdict : les amarrages sont daubés du cul ! On ne passera pas par là. Benoît arrive en haut du premier jet plein gaz (~35m), constate avec soulagement que la tête de puits est béton (deux broches reliées par une chaîne), et pose sa C40 en 8mm pour doubler le puits. Je suis le premier à remonter dessus, ça tangue. C’est que c’est élastique, la 8mm. Après ce premier jet, il reste plusieurs sections plus petites à remonter pour rejoindre le haut du puits. Ensuite, on retrouve l’actif que l’on remonte, d’abord par une cascade de 16m, puis par plusieurs ressauts et marmites équipées de main courantes. On arrive à la galerie des cinq, puis on finit par retrouver l’actif. On débouche enfin au siphon terminal, surveillé par un nain de jardin, à +390m de l’entrée.

Il est déjà bien 15h30, cela fait presque 6h que nous somme sous terre. 

  • “Mince, ça va être long le retour. On va pas être sorti tôt. Au fait Benôit, c’est qui notre sonnette?
  • Bah euh…, on va dire qu’on aura pas de pépins, hein ? “

Après ces paroles rassurantes, on prend rapidement une photo pour immortaliser le moment, puis on repart sans traîner vers la sortie. On enchaîne les puits, moi et Clément devant, et les autres qui suivent juste derrière. Arrivé au P60, on entend la douce voix de Manu, qui résonne du bas de la salle Carrel. Ils viennent juste d’arriver, après avoir fait une bonne pause casse-croûte. On voit Grégoire qui semble déjà bien entamé. 

On s’arrête manger un morceau, pendant que Manu double le premier puits pour son groupe. S’ensuit un long moment d’hésitations, pour savoir si la C40 que Benoît avait posée à la montée reste ici pour tripler le puits. Manu joue un moment à “Et je mets la corde… et j’enlève la corde ! Et je remets la corde…”. Un “Mais décide toi Manu!” lâché par Benoît du bas du puits mettra fin aux tergiversations : la C40 repart avec nous. 

Le retour s’enchaîne bien, malgré quelques hésitations sur le chemin à suivre. On passe le vomito à 19h, et on est dehors à 19h30. Après être redescendus et s’être changés, on partage un dernier bout de saucisson, qui viendra clôturer cette journée bien remplie aux Cuves.

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