Grotte des Eymards – découverte de la spéléo


Le dimanche 7 novembre, un groupe de gucémiens est allé avec des bénévoles du GUCEM pour découvrir la spéléo dans la jolie grotte des Eymards. Je laisse Marie, qui a participé à cette aventure, vous raconter ça …

Depuis que je me suis installée à Grenoble en mai 2018, j’ai envie de tester l’activité spéléo, sans trop savoir à quoi m’attendre. J’imagine naïvement une promenade tranquille encadrée par un professionnel, avec un groupe de dix à vingt personnes, comme pour les visites guidées des cuves de Sassenage, un bivouac un peu insolite dans une salle quelconque, et un retour à la surface le lendemain avant la pause déjeuner.

Et donc, j’ai vu à temps le mail d’inscription à la sortie spéléologie de ce dimanche 7 novembre 2021 avec le GUCEM, ouverte aux néophytes. Je n’ai rien de prévu ce WE. Je n’hésite pas plus d’une demie seconde : je m’inscris, en espérant qu’il reste encore une place. Sans trop savoir à quoi m’attendre, et sans trop en attendre non plus. Pour moi c’est un crash-test : il y a de bonnes chances que l’activité me plaise, à la manière de l’escalade en falaise, mais j’appréhende ma réaction en descendant sous terre. Je ne sais pas si je suis angoissée à l’idée d’être entourée de tunnels rocheux, et j’ai surtout peur que mon cerveau tourne en boucle sur le fameux « Et si le passage s’effondre ? »

On reçoit un mail fort sympathique et détaillé pour nous recommander d’apporter tel ou tel matériel (frontale de secours, vêtements chauds pour le statique, vêtements pratiques pour le dynamique, eau, nourriture). Et le dimanche matin arrive à une vitesse folle. Il se trouve que nous ne sommes pas très nombreux, et on comprend assez vite que c’est une question de capacité d’encadrement et de sécurité. C’est également plus convivial.

C’est une sortie encadrée par des bénévoles du GUCEM. Nous sommes plusieurs personnes à n’avoir jamais pratiqué la spéléo, mais les encadrants nous rassurent pendant le trajet en covoiturage : c’est une sortie facile, pour une découverte de différents aspects de l’activité tout en douceur. Pour certains, c’était également leur première sortie souterraine et c’est ce qui les a accrochés à l’activité. La hype monte !

On arrive devant l’entrée de la grotte, qui ne paie pas de mine, on passe un certain temps à s’équiper (la base, quand on n’y connaît rien). On s’emmêle tellement dans les baudriers, la jupe et la combi qu’un autre adhérent du club nous rejoint en autonome, termine de se préparer avant nous et décide de se greffer au groupe avec son fils (qui nous met la misère – à nous les débutants – en termes de connaissances et de compétences, classique).

Enfin, nous entrons dans la grotte, autour de 10h30-11h. Nous sommes tout de suite mis dans le bain avec un petit ramping tout gentil. Un ramping, c’est quand il faut… ramper, pour progresser dans une grotte. Dans ce cas précis, nous étions plutôt à quatre pattes, voire plaqués au sol pour les plus grands, mais sans risque de rester coincés dans le tunnel. Plusieurs bénévoles sont partis avant notre petit groupes de débutants pour équiper le rappel dans un P-quelque chose pas très haut (je dirais… 5-6 mètres ? Je ne suis plus très sûre). P-quelque chose, ça veut dire « Puit de X mètres », par exemple là nous avons franchi un puit d’environ 6 mètres en rappel. C’était ma première expérience avec un descendeur. Nous avons appris succinctement à faire une clé de blocage, au cas où l’on veuille se sécuriser pendant le rappel – ou simplement pour admirer la vue.

Plus tard durant la sortie, nous avons franchi un P17 et un P30 en rappel. Les deux étaient impressionnants et magnifiques à la fois.

Pendant le P30, je suis descendue très lentement. Durant ce rappel, nous n’étions pas systématiquement en mesure de mettre les pieds sur la paroi. C’était la première fois que je faisais un rappel avec les pieds dans le vide, et c’est une sensation vraiment étrange, au début. J’ai commencé à paniquer un tout petit peu à un moment, puis j’ai soufflé un grand coup et je me suis remise à descendre, tout doucement. Les bénévoles postés en bas du puit pour contre-assurer m’ont encouragée – il faut dire que je bloquais la descente des autres. Sur ce rappel, ils avaient installé une déviation : cela consiste à faire passer la corde sur laquelle on descend dans un mousqueton fixé sur un mur opposé (dans ce cas précis le mousqueton était sur une corde fixée au mur d’en face), pour éviter que la corde sur laquelle on descend ne frotte contre la paroi et s’abîme. Pendant la descente, une fois qu’on arrive à la déviation, il faut faire une clé de sécurité pour bloquer son descendeur et avoir les deux mains libres (avec la clé, plus besoin de garder la main sur la corde pour se retenir de descendre), puis décrocher le mousqueton qui doit se trouver sous le descendeur, pour le raccrocher juste au-dessus du descendeur. Cela permet de passer le mousqueton de déviation (qui bloque notre descendeur dans le cas contraire), puis de remettre la déviation en place pour les personnes suivantes.

J’étais la première à descendre sur cette corde, et la déviation n’avait pas été remise de manière… conventionnelle (les cordes avaient été croisées, rien de grave mais je l’ai appris après être totalement descendue dans le puit). Je n’avais pas vu non plus que j’arrivais très proche de la déviation, et je me suis retrouvée avec la deuxième corde et le mousqueton au-dessus de moi. Je n’arrivais pas à me remonter, j’ai donc dû faire ma clé de sécurité avec peu de mou, me balancer pour prendre appui sur la paroi avec mes pieds et me lancer en direction du mousqueton, qui était proche du mur opposé. Je me suis ensuite agrippée à la corde et me suis tractée façon escalade pour pouvoir défaire le mousqueton et le raccrocher au-dessus de mon descendeur. Le reste du rappel s’est passé sans encombre, mais avec un bon shot d’adrénaline dans les pattes – et quelque part, ça fait du bien. Globalement, super première expérience, qui m’a fait mettre en pratique la devise de la sortie : « En spéléo on se prépare bien, on se surveille les uns les autres, on s’entraide, mais surtout, on se démerde ! » Et ça marche.

Lors de la pause de midi – pas du tout à midi d’ailleurs –, nous avons compris l’importance de se créer un abri afin de conserver la chaleur du groupe en statique, et de partager un repas bien mérité. Il était aussi important de boire car durant la sortie, nous n’avons pas eu beaucoup d’autre occasion de sortir les bouteilles d’eau des kits (c’est comme ça qu’on appelle les gros sacs qu’on se partage en spéléo, et dans lequel on range tout le matériel utile à la sortie : de l’équipement aux trousses de secours, en passant bien sûr par la nourriture et l’eau).

Le rappel de 17 mètres qui est arrivé un peu plus loin dans la sortie démarrait par un petit tunnel dans lequel les combinaisons frottaient sur la paroi. Il était donc impressionnant pour une raison différente. Très sympathique aussi, mais après le rodage du P30, beaucoup moins effrayant.

Nous avons traversé plusieurs salles, qui comportaient des concrétions diverses et variées : stalactites, stalagmites, dômes en forme de méduses avec des voilages asymétriques…

Une fois la descente sous terre jugée terminée, nous avons entamé la remontée. A moitié en escalade, à moitié en se servant de mains courantes, nous avons progressé en affrontant le vertige et toujours dans une ambiance bienveillante où chacun encourageait et aidait son voisin. J’ai personnellement beaucoup aimé la partie « escalade », malgré les passages au-dessus du vide qui étaient plutôt impressionnants.

Après cette portion d’escalade (qu’on appelle E-quelque chose, pour Escalade de X mètres), nous avons atteint l’entrée de la grotte et avons partagé un petit goûter fort en sucres rapides – et donc en réconfort.

Je suis revenue de cette sortie avec un grand sourire aux lèvres et l’envie de recommencer ! L’adrénaline était au rendez-vous et on en a pris plein les yeux dans les salles et lors des descentes. J’espère que les autres participants se sont amusés autant que moi, en tout cas si vous hésitez à faire ce type de sortie je vous encourage à y participer au moins une fois pour vous faire votre propre idée. De mon côté, j’espère pouvoir me réinscrire à des sorties adressées aux débutants pour prendre de l’expérience et confirmer cette envie d’apprendre.

A bientôt pour de nouvelles aventures souterraines ! \o/

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