Le GUCEM se promène autour d’Arolla


Jeudi 08/08, 8 heures, 8 Gucémiens se retrouvent pour partir à Arolla, bourgade perchée à 2000m d’altitude au fond du Val d’Hérens, dans le Valais suisse. Etienne, Sylvain, Vincent, Florent, Nicolas, Ben, Etienne et moi-même. Ouais, pour cette fois on restera entre mecs jusqu’à la fin du séjour; nous constatons parmi les avantages évidents les efforts d’hygiène réduits que nous aurons à produire.

Et déjà la crux de la journée: faire rentrer dans le minibus tout ce que nous emportons. Le nécessaire de camping, des victuailles pour 7 jours, des cordes en tout genre pour tout faire, de la féraille en veux-tu en voilà, des coupe-ongles et des cures-dents.

Début d’après-midi, nous arrivons au camping sur place, sous le Mont Collon qui domine la Vallée.

Ben, Sylvain, Rémi et moi allons dans une petite grande voie pas dure à une demie-heure de marche, Collonscopie (180m, 5b max); une obligation pour Sylvain notamment, qui débute son internat à la rentrée. Les 4 autres vont de dégourdir dans un petit secteur de couenne, Pragrachette; le site est visible depuis la route, à 30 secondes chrono de la voiture, mais ces champions réussiront à le chercher une demie-heure en allant notamment se promener juste au-dessus de la paroi. Au moins, ils auront préparé le repas pour ceux rentrant un peu après de la GV !

Et que fait-on demain ? Je souligne que la météo est au beau fixe et qu’il faut en profiter pour viser une sortie un peu longue (nous partons du camping !). Notre dévolu s’arrête sur la voie normale du Mont Blanc de Cheillon (PD). Je commence à remonter les horaires de chaque passage en partant à l’heure d’arrivée visée au sommet; une petite peur commence à se lire sur certains visages… et le verdict tombe. Lever 02h45 !

Le lendemain, le groupe ne traîne pas, 3h15 un petit coup de minibus et 3h30 on marche. Le soleil se lève à peine que nous avons avalé 800m de dénivelé d’approche tels des zombies pressés. Nous descendons le Pas de Chèvre et remontons vers le Col de Cheillon.

Après un passage d’arête rocheuse facile, nous remontons une longue (en tout cas, à ce stade elle nous semble bien longue !) pente de neige avant un dernier bout d’arête en rocher à nouveau.

Nous avons mis un peu plus de 6 heures à monter, ce sera le point culminant de nos 7 journées, à 3870m.

De retour au minibus vers 15 heures, les compteurs affichent pas moins de 24 bornes et 2000m de dénivelés positif et négatif. Bref on a profité.

Samedi matin, Sébastien nous rejoint. Le temps est un peu maussade; Nicolas, Rémi et moi-même allons nous balader au lac Bleu, tandis que les autres retourneront à Pragrachette; nous resterons finalement épargnés par les gouttes.

En fin d’après-midi, Antoine nous rejoint. La journée de dimanche s’annonce belle, mais Florent nous annonce son départ pour le lendemain matin en raison du réveil d’une douloureuse tendinite au fascia-latta.

Nous décidons de dîner de bonne heure, à 17 heures, puis de monter bivouaquer en vue de 2 objectifs: pour une cordée de 3 (Etienne, Vincent, Rémi), l’Aiguille de le Tsa par sa voie normale, passant par le Col de la Tsa (AD-, 4b max dans le final en rocher). Il dormirons au plans de Bertol. 3 cordées de 2 (Séb et Ben, Antoine et Sylvain, Nicolas et moi) partons pour une course d’arête plus ambitieuse: l’arête ouest de la Dent du Tsalion se développant sur 600m de dénivelé (AD+). Nous profitons d’un bivouac *** au-dessus du refuge de la Tsa, tandis que le soleil se couche au-dessus des Aiguilles Rouges d’Arolla et vient donner une couleur orangée à la Tsa.

Le lendemain, nous attaquons au lever du jour et l’affaire est rondement menée en plus ou moins 3 heures par les différentes cordées. Le rocher est agréable et nous constatons le chemin parcouru, tandis que le paysage de la Tête Blanche s’ouvre à nous.

Sylvain et Antoine, un peu moins en forme, n’enchaînerons pas sur la Tsa. Nous retrouvons le trio passé par le Col de Bertol, contraint par une longue attente au départ des difficultés rocheuses, au sommet.

Au pied de la paroi, le reste de la journée sera malheureusement assombri par la grave chute d’une femme d’un autre groupe au-dessus de nous lors de leur descente en rappel.

Le soir, Sébastien rentre comme prévu, accompagné de Vincent que ses chaussures ont lâché.

La journée de lundi est annoncée très pluvieuse – les orages commencerons dès le milieu de la nuit -, et mardi est incertain, peut-être un court passage de beau temps le matin. Nous nous couchons sans objectif, sinon profiter d’une bonne matinée de sommeil. Lundi en début d’après-midi, les précipitations cessent tandis que les nuages restent; le court créneau ensoleillé de mardi matin semble se préciser et les prochains risque d’orages sont annoncés pour 18 heures. Décision est prise de monter rapidement au refuge des Bouquetins, une cabane non gardée à 2980m, pour gravir le Mont Brûlé le lendemain (PD, à 3538m). Les sacs se font illico et nous partons à un rythme soutenu. Nous enfoncerons dans le brouillard jusqu’à la fin de la moraine du Haut-Glacier d’Arolla.

Un peu rafraîchis par quelques goutte, nous sommes ravis quand nous découvrons notre refuge de cette nuit. Merci au CAS Valdejoux d’entretenir ce superbe abri !

Mardi matin, malheureusement, notre objectif reste engoncé dans d’épais nuages… C’est le but météo ! Nous redescendons sur le glacier pour nous rabattre sur des exercices de secours en crevasse.

On fait bien les choses, et les victimes se les pellent dans la crevasse !

Déçus mais pas abattus, nous profiterons d’une bonne croûte à midi à Arolla. Un dernier après-midi à Pragrachette permettra à ceux qui ne l’ont pas souvent fait d’initier à la pose de coinceurs, et de s’exercer à quelques remontées sur corde.

Pour notre dernière journée, nous jetterons notre dévolu sur la Traversée des arêtes de la Petite Dent de Veisivi (AD, 4b max). Nous avalons les 1200m de dénivelé positif de l’approche en moins de 2 heures pour nous retrouver au col de Tsarmine (3051m).

Le rocher est superbe et le mot d’ordre est donné de laisser en tête ceux qui en ont moins l’habitude (cf Rémi: “Tu veux pas repasser devant ?” ; “Non, non, continue tu te débrouilles très bien, allez !”). Derrière nous, la Dent Blanche repeinte la nuit de dimanche à lundi nous regarde.

Au pied de l’arête, après une bonne pause, les 1200m de descente seront dévorés en 1h.

Sur la route du retour, nous profiterons d’une bonne pizza et de desserts absolument déraisonnables à Argentière, avant de rentrer en fin de soirée au club (rassurez-vous, parfois au Gucem, il nous arrive quand-même de ne pas finir une sortie à 23h55…!).

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