Après m’être fait un Gâ, je me suis fait un Male (Vesse). En groupe, parce que c’est meilleur quand c’est partagé !
Male Vesse : V5, A2, 5h de marche d’approche assez vertigineuse et expo, 3h (amont)+3h (aval), cascade la plus haute 112m.
Le ton est donné.
Yannis nous motive, et nous voilà partis à 10h avec Lionel direction Prads-Haute-Bléone, Alpes-de-Haute-Provence, 3 heures de route. En fait de marche d’approche, celle-ci peut se couper en 2 : 3h pour le refuge de l’Estrop, 2h le lendemain.
On part, on fait un point rapide sur le matos technique. Et au bout de 2h, je me rends compte que j’ai oublié mon pic-nic du jour (pas de la course) dans le frigo… Bon, ce n’est pas grave, les garçons ont à manger pour 4, même pas besoin de s’arrêter en boulangerie.
14:30, on part tranquillement pour le refuge sous un soleil de plomb. Enfin pas si tranquille que ça pour Yannis qui transpire plus que nous. On arrive juste trop tard pour le goûter, et beaucoup trop tôt pour l’apéro. Ça ne nous empêche pas de boire tranquillement une bière en profitant des derniers rayons du soleil. On a eu chaud pendant la montée, mais la température chute vite… On retourne vite au chaud profiter du repas bien chaud : soupe d’orties, boudin de polenta bolognaise, gâteau myrtille framboise. Ça vaut pas mes cookies, mais presque.
Couchés 21h pour un réveil à 6h, départ aux premières lueurs, on profite du lever de soleil. On atteint le col en une heure, Yannis ayant pressé le pas, vexé qu’il était de la petite pilule avalée la veille… Du coup il m’en met une gentille. C’est beau la compétition à 7h du mat’ !
On regarde l’épaule de schiste. Enfin je regarde l’épaule. Je l’aime pas bien beaucoup, et encore moins la falaise que je ne vois même pas juste derrière. L’épaule est bien péteuse, je n’en mène vraiment pas large et du coup… Ben du coup Yannis et Lionel récupèrent les 80m de corde que je me trimballe. J’y vais, mais j’ai peur. Finalement la descente jusqu’au mélèze chétif ne se passe pas si mal que ça. Encore quelques centaines de mètres péteuses et je retrouve ma montagne à vache. On poursuit notre chemin jusqu’à l’entré du canyon. Donc pause café et on s’habille pour la descente.
Ça démarre par la cascade de 112m avec un relais intermédiaire bien à gauche que l’on trouve facilement, après en avoir laissé filer un en chemin. Il n’y a qu’un mince filet d’eau ; mais en même temps l’arête est pas loin, on est à 2100m d’altitude et il n’a pas plu depuis un moment… On poursuit le canyon, qui s’embellit au fur et à mesure que l’on avance. Pas très ludique au demeurant, ce sont surtout des marches entrecoupées de cascades. Le canyon fini par s’ouvrir, et le soleil s’invite.
On a passé midi douze, et il est temps de manger, mon estomac se prend pour Obélix. On fait chauffer de l’eau, j’ai pompé à Manu son plat préparé+nouilles chinoises (en passe de devenir le repas officiel de la com’ spéléo), Yannis a un lyophilisé riz poulet curry… qui se répand sur ses bestas pour cause de trop remué. Le sachet hein, je vous vois venir. Lionel la joue plus cliché grenoblois avec un saucisson et du fromage. Au final, c’est peut-être lui qui a eu le plus de plaisir à manger !
On poursuit notre chemin, le soleil arrive parfois pile dans l’axe du canyon, c’est magique ! Ça tobogue un poil, ça cascade un brin, ça marche beaucoup… Et on arrive brusquement dans l’oscuros. Je sors ma frontale, l’eau est bleutée… Je tente quelques photos, malheureusement elles ne donnent rien. On continue de marcher beaucoup, quelques vasque nous permettent de faire 2 brasses et demie…
Mais bon, à partir de 15h, le temps se fait long. On fatigue, on chute… Et ça s’ouvre enfin, c’est sec… On croit à la fin du canyon !
MAIS C’EST PAS FINI ! Il reste encore quelques cascades et toboggans, le rythme s’accélère un peu. On profite donc encore des quelques jolies vasques restantes et on avance.
On finit par atteindre la fin. Il fait sec et chaud et on est au soleil, j’enlève mes gants, je les accroches nonchalamment à mon baudrier. Mais quelques centaines de mètres plus loin, je me rends compte que j’en ai perdu un… Je fais demi-tour pour tenter de le retrouver, en vain. On rejoint enfin le chemin carrossable, on vient de passer 6h dans le canyon, pause comprise.
Arrivés au parking, on avise la voiture d’un ami de Yannis. On appelle le gardien du refuge pour lui dire que la descente s’est bien passée, et que, au cas où l’ami en question retrouve un gant dans la partie sèche, et bien je serais ravie de le récupérer… Au top ce gardien !
Épilogue : Ce n’est pas l’ami de Yannis qui a mis la main sur mon gant, mais un groupe qui a descendu le canyon le surlendemain. Grâce à Facebook, j’ai eu la mainmise dessus !