Cime de la Jasse


Attention !
Vous allez rentrer dans une zone au second degré. Il est fortement conseillé de vous munir de votre DVA (Dérision Voir Autodérision).

Moi, je râle tout le temps.
Mais là, je râle surtout qu’il n’y a pas de neige.
Au boulot : “Nan mais regarde la dent de Crolles ! Putain, la prairie elle est verte !”
Chez mes parents : “Nan mais regarde la dent d’Oche ! Putain, même sur le château y’a plus rien !”
En sud Oisans : “Nan mais regarde les faces sud ! Putain on pourrait faire remonter les troupeaux !”

Bon, en même temps je poste tout le temps des photos de neige. Parce que oui, ça se trouve encore.

C’est important de bien protéger les sapin contre les skieurs.

Cime de la jasse, le 19/01/2020. (Oui, juste après les chutes. Oui, j’ai beaucoup de retard sur les compte-rendus.)
RDV 7:30 à la perm’. Je râle, il est tôt. Oui, même quand c’est moi qui choisi l’horaire, je râle. De toutes façon, c’est toujours trop tôt les rendez-vous ski. C’est un reste de spéléo, ça.
Déjà sur le parking, ça glisse pas tout seul : les warnings du minibus clignotent. On va chercher les clefs du minibus, j’envoie Florian ouvrir pendant que je récupère DVA pelle sonde. Il revient rapidement : la batterie semble vide, le minibus ne démarre pas… Bon, on informe Thomas G, on se réparti dans deux voitures et on décolle, on est là pour skier pas pour tester la batterie !

On part faire la cime de la Jasse, depuis le pont de la Betta. Une course un peu longue, mais on s’adaptera en fonction du groupe. Je râle encore, ça aide à mettre le groupe dans une bonne dynamique bien négative. C’est une nouvelle gestion de groupe : tu frustres tout le monde, ça les énerve, tu traduis ça en force brute, et paf ! tu les promènes à 400m/h jusqu’à la Cime de la Jasse. Mais toi, tu gardes le frein, du coup t’es aussi frustrée qu’eux. Tu finis la trace avec les cales quand même, parce que ça permet d’éviter les endroits les plus expos, mais bon, c’est raide. Ca aide à monter plus vite quand même. Et quand t’arrives au sommet, ben t’es quand même frustrée parce que tu t’es pas vidée, mais bon, tu fais pas ça que pour ton plaisir, il faut aussi penser à celui des autres.* Et pendant la montée, tu râles en regardant de biais le Jas des lièvres qui a purgé un poil, tu râles en demandant aux gens de garder leur distance, tu râles parce qu’au final le groupe suit et que du coup tu peux aller à la Cime et ne pas bifurquer vers le col de l’Aigleton. Tu râles en haut encore parce qu’il y a du vent, qu’il fait froid, qu’on est pas là pour faire des selfies et qu’on va encore se taper de la poudre à la descente.

Donc on finit par se laisser glisser dans 30cm tranquillement*. Bon, je râle pas, parce que c’était quand même que du plaisir. On s’arrête pour manger à l’abri du vent, mais sur de la neige, et ça mouille la neige. Et puis c’est froid. Et en plus y’a du soleil, on va prendre des coups. Autant ne pas traîner là. On finit ce qu’on a à manger, on finit la descente. Dans le brouillard, s’il vous plaît, sinon ça aurait été trop beau comme journée. Et on reprend les voitures pour aller prendre une bière. Sauf moi. Comme ça je peux encore râler sobrement. Le râlage, c’est plus efficace quand on est sobre.

La vie, c’est moche comme une journée ensoleillée avec de la neige fraîche parsemée de bonne humeur.

*A ceux qui pensent que tout ceci n’est pas volontaire, et bien peut-être. Ou pas.

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