Ski de rando, formation n°1, 15 février


Vous aimez quand c’est raide ? Eh ben je vais vous y amener !

Le sud Isère, c’est la base.
Mais le sud Isère, c’est loin.
Du coup, le réveil est matinal.
RDV 5:30 devant la perm’, on prend le minibus.
Tout le monde dort, ou presque.
Direction le sud Oisans, par la Mure où on récupère Franck et Sylvain.

Sylvain qui transmet à nos oreilles encore endormies les quelques informations qui ont conduit à une nuit si courte. Nous nous dirigeons donc dans une fosse à froid, jusqu’au désert de Valjouffrey. Il fait bon en ce moment, un peu trop pour la saison, et on espère que le front de neige n’aura pas trop remonté… Enfin moi je déprime à chaque fois que je lève les yeux sur Belledonne. (A l’heure où j’écris ces lignes, je ne peux même pas lever les yeux sur Belledonne, ni sur aucun autre massif… Je vais faire une expédition sur le toit, si le confinement se prolonge ! Juste pour apercevoir au bout de la rue une montagne*…)

Reprenons au speech du boss. Nous allons donc profiter d’une vallée froide, au désert de Valjouffrey. On remonte le vallon jusqu’à la cascade de la pisse, puis on prend le vallon basse pisse et enfin haute pisse. On arrive dans un cirque, on va aller regarder à quoi ressemble le couloir qui sort au point 2801, sous les crêtes Fernand sur la carte IGN.
C’est tout rouge, c’est raide. Même pas peur.

On part, skis sur le dos, c’est plat, alors on avale vite la distance avec Geoffrey. Et puis on entame la montée. Du coup je ralenti un peu le rythme. Surtout qu’on a toujours les skis sur le dos. Et on continue avec les skis sur le dos. On atteint ENFIN le front de neige au bout de 400mD+. C’est à dire à 1800m d’altitude. En plein mois de février. Des larmes coulent sur mon visage. Après mes lamentations, nous repartons d’un pas tranquille, pour me laisser me remettre de mes émotions.

On remonte donc tranquillement le vallon de haute pisse, en avisant de ci de là des chamois. Nous nous arrêtons avant de nous engager dans le couloir, devant une vue sublime sur l’Olan. On observe l’entrée du couloir et son cône de déversement, tout en profitant de l’ensemble du cirque qui nous entoure. On s’engage dans le couloir, en évitant au maximum le cône. Et on enchaîne les conversions. 50m, une conversion essuis-glace. 30m, une conversion polka. 20m, une autre conversion. 10m… une conversion ! (Franchement, maintenant que je suis confinée, ça ressemble vachement aux sessions fitness… Et maintenant 30sec de gainage des abdos ! Joie et bonheur.) Au bout de la 200ième, on est au point. La corniche aussi est à point, elle nous dégouline dessus comme une entrecôte sur le grill forcément trop cuite. Il est temps de rentrer, on chausse nos skis à l’abris, et on s’enfuit. Enfin Alberto n’est pas assez rapide et se prend un p’tit glavio bien senti sorti du fond de la gorge.

On entame donc la descente, c’est raide juste ce qu’il faut pour prendre du plaisir, profiter et se laisser glisser, en faisant chauffer les cuisses, parce que le plaisir, ça se travaille un peu quand même. On enchaîne avec la fin en sortant du couloir, mais on lève le pied pour éviter les cailloux. On s’entête pour descendre le plus bas possible, et certains sont plus têtus que d’autres. Les autres portent. On atteint enfin le minibus… Et on attend Alberto, pour changer !

* Et pendant le confinement, lisez Stendhal.

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